Résumé de la 65e partie n Geraldine Mary Alexandra Brown dit à Colin, que bien que toujours à la fenêtre, ce n'est pas elle qui a fait tomber le couteau… Vous devez vous ennuyer ici ? — Beaucoup. Heureusement, papa m'apporte des tas de cadeaux : des crayons, des jeux de patience. Et aussi, quand j'en ai assez de faire des choses, je regarde par la fenêtre avec ça. Et, très fière, elle exhiba de petites jumelles de théâtre. — Permettez ? demandai-je. Les prenant, je les ajustai à ma vue, regardai au-dehors. — Elles sont très bonnes. Elles étaient en fait excellentes et l'on apercevait avec une netteté étonnante, le 19, Wilbraham Crescent et les maisons avoisinantes. — Ce sont de vraies jumelles, pas pour les petits enfants, ni pour faire semblant, dit-elle. — En effet, je vois bien. — J'ai aussi un petit livre là (et elle me le montra) où je note tout ce qui se passe et à quelle heure. Comme quand on joue à compter les trains. Mon cousin Dick, il adore ça. Nous le faisons aussi pour les numéros de voitures. On commence à 1 et on voit jusqu'où on peut monter. — Très amusant. — Oui, c'est juste. Malheureusement, peu de voitures passent dans cette rue. Aussi j'ai abandonné depuis quelque temps. — Je pense que vous connaissez toutes ces maisons autour de vous et vos voisins également. J'avais pris un ton détaché, mais Geraldine saisit la balle au bond. — Oh ! mais oui. Je ne connais pas leurs vrais noms, mais je les ai tous baptisés. — Fort drôle, appréciai-je. Geraldine pointait du doigt. — Là-bas, c'est la marquise de Carrabas, cette maison avec ces arbres abandonnés, vous savez bien : comme dans Le Chat Botté. C'est fou ce qu'elle peut avoir de chats, des centaines ! — Je viens justement de parler à l'un d'eux, le chat fauve. — Je vous ai vu, fit Geraldine. — Vous êtes vraiment observatrice. Peu de choses vous échappent. Flattée, Geraldine sourit. La porte se rouvrit devant une Ingrid très essoufflée. — Tout va bien, oui ? — Très bien, répondit Geraldine d'un ton incisif. N'ayez crainte, Ingrid. De la tête, elle lui fit un oui énergique et avec les mains lui expliquait : — Retournez à votre cuisine. Allez, laissez-moi. — Bon, j'y vais. C'est bien pour vous, une visite. — Elle s'énerve quand elle fait la cuisine, dit Geraldine, surtout pour un plat nouveau. — Parlez-moi encore de vos voisins. De ce que vous voyez. Qui vit dans la maison d'à côté, la plus soignée ? — Oh ! une aveugle. A la voir marcher, on ne le croirait jamais, d'ailleurs. C'est Harry, le portier, qui m'a dit ça. Il me parle de tout. C'est lui qui m'a raconté l'assassinat. — L'assassinat ? (à suivre...)