Aujourd'hui, les principales propriétés que les Anciens ont attribué au poivre ont été démontrées par les recherches. On sait que sa saveur particulière est due à un alcaloïde, la pipérine, et à une essence, riche en cadinène et en phellandrène. On montre que c'est un puissant stimulant des sécrétions des glandes digestives, c'est pourquoi les Anciens le prescrivaient aux dyspeptiques (c'est-à-dire aux personnes qui ont des difficultés à digérer). Son rôle a été établi dans la digestion des graisses et des sucres. Mais on met en garde contre son abus. Le poivre est également déconseillé dans le cas d'hépatite, des troubles de l'urine et dans les dermatoses. Les effets du poivre sur les bronches ont été également reconnus. Au XIXe siècle déjà, le docteur Leclerc écrivait : «C'est un ‘'incisif'' puissant qui exerce sur les sécrétions bronchiques une action manifeste en les fluidifiant et en favorisant leur expulsion ; on obtient d'excellents résultats dans la bronchoplégie des vieillards.» L'essence de poivre noir est de couleur jaune verdâtre, avec une odeur caractéristique, une saveur chaude, mais non piquante. Cet essence comporte des terpènes (dont le phéllandrène qui lui donne son odeur), du pinène, du limonène et une résine formée de amides et de divers acides aromatiques. Cette essence est surtout utilisée en usage externe, en injection et en lavements contre la blennorragie, en application dans le traitement des plaies, des coupures, en friction dans les rhumatismes, en inhalations dans les cas d'angine et de laryngite.