Démarche n En l'espace de quelques heures seulement, la France a fait trois gestes d'apaisement en direction d'Alger. Le 8 février dernier, soit au lendemain de l'annonce de dépôt d'un projet de loi criminalisant le colonialisme au niveau de l'APN, le quotidien du soir Le Monde révèle dans son édition datée du lendemain que le groupe Renault a pris la décision de construire une usine automobile à Rouiba. «Implantée sur un site où une entreprise publique, la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), construit des camions et des autobus», cette usine «aura pour vocation d'assembler trois modèles de véhicules : la Logan, Sandero, et la Symbol», a précisé le quotidien français. Et d'ajouter : «Quelque 50 000 véhicules devraient sortir des chaînes chaque année, tous destinés au marché national.» Quand on sait que Renault est détenu à hauteur de 15% par l'Etat français et que le Président français est déjà intervenu personnellement pour dissuader les responsables du groupe de délocaliser en Turquie la production d'un modèle de voiture, la Clio IV en l'occurrence, il y a fort à parier que la décision du constructeur français a été prise sur «recommandation» de Sarkozy. Après la déception suscitée à Alger par l'annonce de la construction d'une usine d'assemblage de véhicules Renault au Maroc, d'aucuns s'attendaient à ce que Paris se rachète. C'est désormais chose faite. Sur un autre plan, l'Assemblée nationale française a ratifié, le 9 février, la convention de partenariat franco-algérienne signée à Alger le 4 décembre 2007 et ce, malgré les réserves émises par les députés de droite, dont certains ont carrément voté contre. Mais dans leur majorité, les membres de la Chambre basse du Parlement français, dominée par la droite, ont voté en faveur du texte. Sur instruction des instances dirigeantes de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) du Président Sarkozy bien évidemment. Quelques heures seulement après la ratification de cette convention, les médias français révèlent que le parquet de Paris a requis un non-lieu en faveur du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. Pour ceux qui ne le savent pas, les parquets en France dépendent du Garde des Sceaux qui peut, de fait, les influencer et peser sur leurs décisions. Partant de là, le non-lieu requis en faveur du diplomate algérien dans ce dossier qui «a été géré de façon inacceptable» comme l'a souligné notre ministre des affaires étrangères, a tout l'air d'être une décision du gouvernement français.