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Saïda
«Ma mère ne voulait pas me croire»
Publié dans Info Soir le 26 - 02 - 2004

Epanchement Saïda a 27 ans, étudiante en droit elle aspire à une carrière d?avocate. A 7 ans, son père abusait d?elle. Aujourd?hui, elle ouvre son c?ur et ose répondre à toutes nos questions, et peut-être aux vôtres aussi.
Que ressentais-tu quand ton père abusait de toi ?
Tout au début, j?étais enfant, je ne connaissais pas la portée de ces attouchements. Pour moi, c?étaient des câlins de papa. Mais quelque temps après, entre 8 et 10 ans, j?étais très gênée qu?il mette la main sur mon corps. Je repoussais comme je le pouvais ses gestes que je voyais déplacés. Lorsqu?il m?appelait pour dormir avec lui, je trouvais des astuces pour ne pas me retrouver avec lui. Je sortais, parfois je prétextais des devoirs, il s?est tout de suite rendu compte de ma ruse, c?est alors qu?il rejetait toutes mes excuses.
N?as-tu pas essayé d?en parler à ta mère, à tes frères ou à tes s?urs ?
Je me souviens de la première fois que j?ai osé me plaindre à ma mère. Une gifle me fit sursauter : ne répète plus ça ! Arrête de mentir, m?a-t-elle lancé avec colère. Je n?ai pas compris un tel geste, une telle réaction ! J?ai éclaté en sanglots et je lui ai crié, que c?était vrai. Mais, elle n?a rien voulu savoir et m?a sommée de quitter le salon, comme si j?avais dit une obscénité.
Tu sais, je n?ai jamais pu comprendre, à ce jour, son attitude, son silence. Même si au fond de moi je sais qu?elle le devine, qu?elle le sait. Elle était présente lorsque, mon père m?enfermait dans la chambre. Je crois qu?elle avait peur pour son foyer. Mes s?urs étaient aussi parmi ses victimes. La honte et la culpabilité nous empêchaient d?évoquer la question. Mes frères, je ne sais pas, ils le devinaient peut-être. Mon père était un homme violent, personne ne pouvait lui opposer une résistance. On a grandi dans un climat de soumission et de servitude, pourquoi cela aurait-il changé ?
Qu?as-tu fait alors ?
Pendant longtemps, je me suis détestée et je me suis traitée de tous les noms.
Je voulais une protection, un refuge, j?avais mal et je ne pouvais m?en sortir, mes s?urs aussi. Alors, je me suis accrochée à mes études, comme une sorte de fuite, d?oubli. Je devais réussir, pour pouvoir me protéger. C?est ce que je me disais. C?est ce qui explique ma carrière en droit. Je ne me suis libérée de ce fardeau que le jour où j?en ai parlé avec mes deux s?urs. Elles ont, elles aussi, subi les mêmes horreurs.
Comment ça ?
Heureusement que mes s?urs étaient là. Leur soutien psychologique, qui même s?il est venu tardivement ? j?avais 18 ans ? m?a énormément aidée. Elles aussi d?ailleurs.
On se regroupait dans la chambre, chacune racontait ce qu?elle avait subi, ce que mon père lui faisait, souvent on éclatait en sanglots, on ne pouvait pas parler. C?était dur ! L?une de mes s?urs a suivi une psychothérapie. Il est impératif d?en parler.
Comment ton père a cessé d?abuser de toi ?
Je devenais adolescente, mon corps commençait à se former. Je refusais catégoriquement. Je lui interdisais de mettre la main sur moi. Là, il ne pouvait plus rien, je n?étais plus un enfant, je pouvais dire non. Je n?ai jamais pensé à le traîner devant la justice, car c?est pénible de devoir dénoncer ses parents. Qui vous croira et puis, il y a mes autres frères et ma mère. Je détruirais un foyer ! Les gens ne peuvent jamais se mettre dans la peau d?un enfant victime d?inceste.
Tu l?aimes toujours ? Tu lui pardonnes ?
(Elle éclate en sanglots) : Je ne sais pas, je ne sais pas.


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