Expression n Autant de couleurs que de formes, d'imaginaires que de sensibilités caractérisent «Femenino plural». Colorée et éclectique, l'exposition qui se tient à l'Institut culturel Cervantès, est marquée par un talent avéré et elle est surtout riche et variée. Mêlant les formes, les couleurs, les styles et les techniques, elle rassemble neuf femmes artistes (Meriem Benchaâbane, Amel Daoudi, Silvia Galdeano, Valentina Ghanem, Aïcha Hadj Saddok, Nadya Hamrène-Haffaf, Djahida Houadef, Hadia Khelil et Margarida Riera) et comprend trois travaux pour chacune d'elle. Neuf femmes artistes sont ainsi réunies, le temps d'une exposition collective, dans un même espace pour présenter, outre au public, l'une à l'autre la manière de chacune d'approcher l'art et de le dire selon une réalité artistique et une esthétique propre à chacune. Le point commun entre ces neuf artistes est la femme : toutes ont célébré en couleurs et en tournures de divers aspects, la femme, aussi bien dans sa diversité que dans sa particularité. Chacune d'elles a donné à travers son travail une perception artistique de la femme. Valentina Ghanem, qui a opté pour la technique mixte sur toile, a peint une femme, seulement sa silhouette, une manière pour elle de la mettre plus en valeur : celle-ci est joliment et sensuellement présentée dans sa nature originelle, c'est-à-dire quasiment nue. L'artiste a composé son personnage, celui de la femme, dans différentes ambiances : automnale, hivernale et celle de l'été. La femme apparaît bellement au grès des saisons. Meriem Benchaabane, quant à elle, s'est distinguée par son originalité en abordant la femme arabe et africaine à la manière d'une vision orientaliste, mais à but judicieux et créatif. Autrement dit, elle s'est livre à un jeu de récupération et de recomposition, à savoir sur les clichés de la femme, en les détournant de leur sens originel, pour leur apporter une vision nouvelle, propre à la femme. L'une des femmes qu'elle imagine est celle qui se trouve au hammam. Le tableau a pour titre " Bniqua ". Hadia Khelif, qui peint avec la technique mixte, a mis en avant ses influences précolombiennes mêlées au folklore africain pour le tableau " la Révolution des espèces ", tandis que l'artiste espagnole, Margarida Riera, s'est laissée aller à une imagination débridée, mais ô combien poétique – et féerique. Pour ce qui est de Djahida Houadef, elle nous fait voir ses femmes -fleurs, évoluant dans un jardin coloré et parfumé. Toutes ces peintures, hautement panachées, habilement imaginées et composées avec une touche particulièrement féminine créent l'émerveillement et la plénitude. Toutes ces peintures, riches en volume et pleines de relief, racontent une femme tantôt révoltée, tantôt passionnée, une femme douce et sensuelle, aimante et accueillante. Autant d'émotions que de traits de caractères sont décrits dans chacune des peintures accrochées sur les cimaises de l'espace d'exposition de l'Institut Cervantès. L'exposition se poursuit jusqu'à la fin du mois en cours.