Plainte n Une délégation de juristes sahraouis a appelé, hier, mercredi, à Genève, à juger tous les responsables du gouvernement marocain pour les crimes perpétrés dans les territoire occupés. La délégation sahraouie qui participait aux travaux de la 13e session du Conseil onusien des droits de l'homme a ajouté que Rabat a la responsabilité de faire la lumière sur le sort de tous les disparus sahraouis. Des militantes sahraouies des droits de l'homme ont présenté des communications sur les graves violations commises par les autorités d'occupation marocaines contre des citoyens sahraouis sans défense, a indiqué l'agence de presse sahraouie (SPS). Mme Ghalia Eddejimi a passé en revue les interpellations et procès factices que subissent les citoyens sahraouis dans les régions occupées pour avoir appelé à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. De son côté, la militante Fatimatou Moustapha Essalah a dénoncé les interpellations et enlèvements de plus de 4 500 personnes depuis 1975, ce qui dénote, a-t-elle précisé, de la gravité de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. Les intervenantes ont souligné au Conseil onusien que le fait que le Maroc se dote d'instances chargées des droits de l'homme ne signifiait nullement qu'il procédait au jugement des responsables des graves violations des droits de l'homme. Un atelier a été organisé au Palais des Congrès à Genève pour mettre à nu les graves violations des droits de l'homme au Sahara occidental, à l'initiative du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), en coordination avec l'organisation France des libertés, la Fédération internationale de syndicats et le Mouvement international pour l'enseignement et le développement. Des experts et responsables des quatre coins de la planète ont animé des conférences sur les pratiques répressives marocaines. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé, hier, mercredi, l'Union africaine à intervenir «d'urgence» auprès du Maroc pour qu'il cesse la répression «brutale» contre les Sahraouis. Dans une lettre adressée au président de la Commission africaine Jean Ping, le président Abdelaziz a dénoncé la recrudescence des pratiques «colonialistes» adoptées par le Maroc qui sont, a-t-il soutenu, à l'origine d'une situation «sans pareille et inacceptable». Ces manifestations interviennent au moment où l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, effectue, depuis hier, une visite dans la région. M. Ross devra se rendre, durant sa tournée qui prendra fin le 25 mars, dans les camps de réfugiés sahraouis a précisé le porte-parole des Nations unies, Farhan Haq, lors d'un point de presse à New York. Au cours de sa tournée, la troisième du genre, il aura des entretiens avec les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, pour relancer les négociations directes sous l'égide de l'ONU.