Résumé de la 41e partie n Dans la salle des professeurs, on échange des nouvelles et on passe en revue les nouvelles élèves. Dans l'ensemble, le verdict est favorable… On s'efforça ensuite de mettre à l'aise les deux nouvelles venues du corps enseignant. Mlle Blanche avait-elle déjà séjourné en Angleterre ? De quelle région de France était-elle originaire ? Mlle Blanche répondit poliment, mais non sans réserve. Miss Springer se montra plus expansive. Elle s'exprimait avec emphase et sans ambages. On eût presque pu croire qu'elle faisait une conférence dont le sujet aurait été : «Les qualités de miss Springer : à quel point elle avait été appréciée par ses collègues ; le poids que les directrices avaient accordé à ses avis pour modifier l'emploi du temps.» Miss Springer manquait de sensibilité. Elle n'était pas capable de discerner les réticences de son auditoire. On laissa à miss Johnson le soin de remarquer, mi-figue, mi-raisin : — Tout de même, j'ai peine à croire que vos idées aient toujours été acceptées comme... euh... comme elles auraient dû l'être. — Il faut s'armer contre l'ingratitude, concéda miss Springer, d'une voix qui, déjà forte, virait au tonitruant. Le seul problème, c'est que les gens sont lâches — Ils refusent de regarder la réalité en face. En général, ils préfèrent ne pas voir ce qu'ils ont sous le nez. Mais moi, je ne suis pas comme ça. Je vais droit au but. Plus d'une fois, j'ai démasqué un vilain scandale — je l'ai étalé au grand jour. J'ai du flair : quand je tiens une piste, je ne la lâche plus — en tout cas, pas avant d'avoir épinglé ma proie. Elle rit grassement : — A mon avis, seules devraient enseigner celles dont on peut lire la vie à livre ouvert. Si l'une d'entre nous a quelque chose à cacher, qu'elle le dise tout de suite. Oh ! que vous seriez surprises si je vous disais ce que j'ai pu découvrir sur certaines !... Personne ne l'aurait jamais cru. — Et cela vous réjouissait ? s'enquit Melle Blanche. — Bien sûr que non. Je ne faisais que mon devoir. Mais on ne m'a pas soutenue. Un laxisme invraisemblable... Chaque fois, j'ai démissionné — en signe de protestation. Miss Springer regarda autour d'elle et éclata de son rire qui se voulait entraînant. — J'espère que personne ici n'a rien à cacher ! dit-elle en s'esclaffant. Personne ne rit. Mais miss Springer n'était pas femme à s'en apercevoir. — Puis-je vous dire un mot, miss Bulstrode ? Miss Bulstrode reposa son stylo et leva les yeux sur le visage rougissant de miss Johnson, la gouvernante : — Oui, miss Johnson ? — C'est cette Shaista — notre Egyptienne ou je ne sais pas trop quoi. — Oui ? — C'est sa... euh... sa lingerie. Miss Bulstrode haussa les sourcils dans une expression d'étonnement patient. (à suivre...)