Tragédie n Les mines enfouies sous terre le long de cette barrière s'avèrent le plus souvent fatales pour les Sahraouis qui tentent de franchir la «frontière» décidée par le Maroc au mépris de toutes les lois internationales, afin de rejoindre leurs familles. Les Marocains l'appellent «mur de défense» ou «ceinture de sécurité», mais il n'est en vérité qu'une autre barrière de la honte qui a tué de nombreux Sahraouis et éparpillé des milliers de familles. Longue de 2 720 kilomètres, elle est constituée d'une double rangée de remblais de sable entourée de mines et de barbelés. Les travaux de sa construction ont débuté officiellement en août 1980 pour prendre fin en 1987. En tout, six murs dont le plus long s'étend du sud-ouest d'Amgala jusqu'à Labeirda sur une distance de 670 kilomètres, ont été construits en plein territoire sahraoui durant cette période sur les conseils d'experts militaires américains et… israéliens notamment ! Pour assurer la surveillance de ce «mur des sables» et empêcher les Sahraouis de sortir ou d'entrer dans les territoires occupés, l'armée marocaine mobilise en permanence quelque 120 000 soldats équipés de systèmes d'alarmes électroniques et de radars «permettant de détecter tout mouvement jusqu'à 60 kilomètres de distance». Ce qui a un coût. Il se trouve pourtant que la population marocaine, qui s'appauvrit de plus en plus, a plus besoin de pain, de lait et de médicaments. Qu'à cela ne tienne, le royaume chérifien continue à mobiliser d'importantes sommes d'argent pour «entretenir» un mur qui tue des dizaines de Sahraouis chaque année et occasionne des handicaps et des blessures à vie à des centaines d'autres. En effet, les mines enfouies sous terre le long de cette barrière s'avèrent le plus souvent fatales pour ceux qui tentent de franchir la «frontière» décidée par le Maroc au mépris de toutes les lois internationales, afin de rejoindre leurs familles. Il faut savoir à ce propos que les militaires marocains empêchent tout contact entre les Sahraouis des territoires occupés et ceux vivant dans les territoires libérés et les camps de réfugiés. Mieux encore, ils n'hésitent pas à ouvrir le feu sur ceux qui réussissent à éviter les mines antipersonnel et contourner les obstacles mis en place. Toute honte bue, le royaume chérifien se félicite d'avoir sécurisé «les deux tiers» d'un territoire qui n'est pas le sien pourtant «grâce à ce mur» qui, certainement, ne résistera pas longtemps devant la volonté de tout un peuple d'accéder à son indépendance.