Cas n Depuis que les barrières de Ceuta et Melilla ont été surélevées, les candidats à l'émigration se sont rabattus sur les embarcations de fortune pour gagner l'Europe. Malheureusement, beaucoup d'entre eux sont morts noyés en cours de route. Valla de Ceuta et Valla de Melilla sont deux barrières érigées par l'Espagne tout autour de ses enclaves de Ceuta et Melilla afin de lutter contre la contrebande, mais aussi et surtout pour empêcher les Africains de rejoindre l'Europe. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard que leur construction a été en partie financée par l'Union européenne (UE). Longue de 8 kilomètres, Valla de Ceuta a été érigée par l'Espagne à sa frontière avec le Maroc à partir de 2001 pour un montant de 30 millions d'euros. Constituée de clôtures et de barbelés, elle est équipée de systèmes d'éclairage de forte puissance, de caméras vidéo de vision nocturne et d'un réseau de câbles souterrains relié à des capteurs électroniques de bruit et de mouvement. Sa hauteur était de 3 mètres au départ, avant d'être portée à 6 mètres suite à la multiplication des tentatives collectives d'émigration. Elle est en permanence surveillée par des soldats de la Garde civile qui n'hésitent pas à ouvrir le feu sur tous ceux qui osent franchir le sol espagnol comme ce fut le cas en 2005. L'autre barrière de séparation construite sur la frontière entre l'Europe et l'Afrique, Valla de Melilla, s'étend, quant à elle, sur 12 kilomètres. Constituée également de clôtures de 6 mètres de hauteur et de barbelés électrifiés, elle a coûté à l'Espagne quelque 33 millions d'euros. Plusieurs candidats à l'émigration originaires de l'Afrique subsaharienne y ont laissé leur vie en 2005 en essayant de l'escalader. Des voix s'étaient élevées à l'époque pour dénoncer ces barrières de la honte destinées à empêcher des milliers de personnes de fuir la guerre et la misère. Pour autant, l'UE qui prétend être un défenseur acharné des droits de l'Homme, n'a pas bronché, préférant laisser l'Espagne mobiliser davantage de moyens pour faire avorter toute tentative d'émigration. Devant cette situation, les «harragas» se sont rabattus sur les embarcations de fortune pour gagner l'Europe. Malheureusement, beaucoup d'entre eux sont morts noyés en cours de route. Une véritable tragédie dont la responsabilité incombe, en partie, à ceux qui ont décidé de rendre l'Europe inaccessible.