Au nord-est de la ville de Tlemcen, en contrebas de la voie ferrée, se trouve sous un caroubier, un tombeau avec une petite mosquée : c'est Sidi Lhaloui ou, comme on dit parfois, Choudhli al-halwi : Choudhi, le marchand de bonbons. La mosquée a un portail surmonté d'une arcade ogivale et d'un auvent de tuiles vertes, porté par treize consoles d'onyx couvertes d'arabesques. Par une cour carrée, on accède à la salle des prières, divisée en cinq nefs. Le mihrab, situé dans l'axe de l'entrée, est encadré par deux colonnes de marbre, avec des chapiteaux portant l'inscription qui proclame que la mosquée est dédiée à Sidi Lhalwi, le serviteur de Dieu… La tombe du saint n'a pas le faste de la mosquée, elle est plutôt modeste, avec pour tout décor quatre murs chaulés, mais pour le saint qui y est enterré, ce décor est encore de trop. La modestie, enseignait-il, de son vivant doit être de mise, y compris dans la mort ! Ce sont les actes de l'homme qui comptent dans l'au-delà, pas les monuments que ses contemporains élèvent à sa mémoire… N'est-ce pas le roi Yaghmoraçen qui avait refusé qu'on inscrive son nom sur la colonne de la mosquée qu'il a fait construire, répondant modestement, dans son dialecte berbère :Yessen Rebbi, (Dieu sait). C'est-à-dire qu'il n'est point besoin de proclamer son action en faveur de la religion !