Ainsi, elle me laissera cueillir de l?herbe à brouter pour la chèvre Qui me cédera à son tour un peu de lait Que je rendrai à Malgatta Qui me prêtera alors sa louche. Ma toute bonne ! C?est pour repêcher le seigneur des hommes, Sissbène, le petit-pou, mon bel élu Qui est tombé, dans la marmite et, a disparu.» Murmura dame scarabée fatiguée. La poule répliqua : «Si tu veux que je te ponde des ?ufs, Il faudra m?offrir des grains de blé bien blonds ». La dame scarabée s?empressa d?aller au moulin, Mais celui-ci était fermé : c?était le petit matin. Exténuée, notre pauvre dame scarabée, s?abattit sur le seuil du moulin. Et là miracle ! Elle aperçut cinq petits grains de blé, dodus et dorés, Tombés de je ne sais quel sac crevé ! Vivement, elle s?en empara et alla les offrir à mère poule Qui lui céda des ?ufs qu?elle donna à trois écoliers. Les enfants étaient si heureux de les manger Qu?ils en rirent de plaisir ! Le puits les entendit et se remplit d?eau, Dame scarabée en puisa un plein seau Qu?elle déversa sur la prairie, Qui lui offrit de l?herbe Qui fut donnée prestement à brouter à la chèvre. Celle-ci, à son tour, céda un peu de son lait Qui fut ainsi rendu à Malgatta. La chatte, vivement, le lécha Et l?objet tant convoité, enfin, elle lâcha ! Mais la pauvre dame scarabée avait tellement, tellement couru pour avoir cette louche, elle était, à présent, si épuisée, si épuisée, Que maintenant qu?elle avait l?objet dans les mains, Elle ne savait même plus ce qu?elle devait en faire ! Eh ! oui, dame scarabée avait oublié Pourquoi cette louche il lui fallait ! Soit bénie la bouche qui disait : « Fatigue et coup du sort font oublier le malheur et la mort » Dame scarabée alors noua haut sur son front un foulard à longues franges de soie, mit sa plus belle robe de tulle étoilé. Avec plus de soin encore, elle rougit davantage ses lèvres à l?écorce de noix, se noircit un peu plus les yeux au khôl, se rassit sur le seuil de sa porte et attendit?