Résumé de la 53e partie n Quand Honoria Bulstrode lui dit qu'elle était le réconfort de sa vie, Miss Chadwick rougit de plaisir… Elle la ramassa et esquissa un coup droit : — Elle est déséquilibrée. — Elle est quand même beaucoup mieux que mon vieux rossignol, dit Julia en les comparant. La mienne, ce n'est plus un tamis, on dirait un hamac ! Tu as déjà essayé de jouer au tennis avec un hamac ? Non, mais écoute un peu ce que ça donne. Elle tenta d'en faire sonner les cordes : — Nous avions l'intention de la faire recorder, mais maman a oublié. — Je préférerais quand même avoir celle-là que la mienne, répondit Jennifer en esquissant avec la raquette de son amie quelques mouvements dans le vide. — Eh bien, moi, je préférerais la tienne. Je pourrais au moins marquer un point de temps en temps. On fait un échange, si tu veux. — Très bien, échangeons. Les deux jeunes filles détachèrent le petit morceau d'adhésif qui portait leur nom et le recollèrent chacune sur la raquette de l'autre. — Je me refuse à recommencer l'échange, avertit Julia. Alors, inutile que tu reviennes me dire que tu n'aimes pas mon vieux hamac. Adam sifflotait gaiement en remontant le grillage qui entourait le court de tennis. La porte du pavillon des sports s'ouvrit. Mlle Blanche, le professeur de français aux allures de souris, apparut sur le seuil. Elle sembla surprise de voir le jeune jardinier. Après un instant d'hésitation, elle regagna l'intérieur. «Je me demande ce qu'elle fricotait», se murmura Adam. Il n'aurait jamais imaginé qu'elle fricotait quelque chose s'il n'y avait pas eu son comportement. Elle avait pris un air coupable, qui avait immédiatement engendré ses soupçons. Elle finit par ressortir, ferma la porte derrière elle et s'arrêta pour lui parler en arrivant à sa hauteur : — Tiens ! je vois que vous réparez le grillage. — Oui, miss. — Il y a de très beaux courts de tennis, ici, sans parler de la piscine et du pavillon des sports. Oh ! le sport... Vous, en Angleterre, vous tenez le sport en haute estime, n'est-ce pas ? — J'suppose que oui, miss. — Vous-même, vous jouez au tennis ? Les yeux de la jeune femme le jaugeaient de manière très féminine, et sa voix laissait transparaître comme une invite. Adam s'interrogea une fois de plus à son sujet. Il lui vint à l'esprit que Mlle Blanche n'était pas tout à fait le professeur de français qui convenait à Meadowbank. — Non, mentit-il, je joue pas au tennis. J'ai jamais eu l'temps. — Vous jouez au cricket, alors ? — Ouais, l'cricket, j'y ai joué, quand c'est que j'étais gamin. Comme presque tous les garçons. — Je n'avais pas encore eu la possibilité de venir jusqu'ici. Pas jusqu'à aujourd'hui. Mais il faisait si beau que j'ai pensé que je devais aller examiner le pavillon des sports. Je veux pouvoir le décrire dans une lettre à une de mes amies qui dirige une école en France. A suivre D'après Agatha Christie