Objectif n L'Algérie mise aujourd'hui sur la diversification de ses énergies, une manière de préparer le pays à l'après-pétrole. Les autorités projettent à l'horizon 2020 de développer, entre autres énergies, le nucléaire civil considéré comme le plus compétitif du point de vue économique pour la production de l'électricité. A cet effet, un cadre juridique est en phase de préparation pour cerner tous les aspects liés au nucléaire, selon le directeur du Centre national de développement des énergies renouvelables (Cnder). «Nous avons la technique et une ressource humaine qualifiée capable de suivre l'évolution de cette technologie à même de nous permettre à l'avenir de diversifier notre énergie», a dit M. Maâyouf Belhamel invité ce lundi matin sur les ondes de la chaîne III. Cette énergie a des qualités exceptionnelles incontournables pour certaines applications civiles dont le secteur médical, l'agriculture, la production de l'électricité et autres… L'Algérie qui possède à l'heure actuelle deux réacteurs expérimentaux de 5 et 15 MW, envisage la réalisation d'un bouquet composé d'hydrocarbures, de nucléaire et une grande partie d'énergies renouvelables, selon M. Belhamel. «C'est une vision à moyen terme en perspective de la phase d'après-pétrole», affirme-t-il avant d'ajouter : «Un travail consistant est en train de se faire au niveau du Cnder pour la quantification de différentes sources d'énergies du pays.» Il s'agit de la préparation d'une cartographie pour identifier les gisements existants en vue de leur exploitation. Un contrat a, d'ailleurs, été signé entre le ministère de l'Energie et le Cnder pour essayer de définir les sites les plus vantés pouvant recevoir les premiers équipements. «Les investissements nécessaires pour la conversion vers une énergie renouvelable sont très coûteux dans la phase actuelle d'où l'importance d'avoir des cartes très précises. Ce travail nous permet de faire le choix entre l'énergie solaire, éolienne, géothermie ou la bioénergie selon les spécificités de chaque région.» Ainsi, six sites potentiels ont été distingués dans ce cadre dont Béjaïa, Sétif, Adrar, Tiaret. Ces stations d'une capacité relativement modeste, coûteront à l'Algérie 30 millions d'euro. Sonelgaz s'est engagée dans ce sillage à réaliser une station pilote à Adrar suivant les caractéristiques du site choisi. L'entreprise serait également en phase de réaliser une usine de production des équipements de conversion des énergies solaires à Rouiba. Elle devrait être d'une capacité de production de 50 MW par an dans une première phase. A la question de savoir pourquoi cette sous-exploitation de nos ressources en l'occurrence l'énergie solaire, le directeur général du Cnder dira : «Nos capacités en matière d'énergie solaire sont très grandes, mais la conversion vers ces technologies est très coûteuse.» Il tient, à ce propos, à souligner l'effort consenti par le secteur de la recherche pour la maîtrise des dispositifs liés à ces nouvelles techniques.