Scène n Des chauffeurs ont même pris l'habitude de garer devant un fast-food, de descendre, de commander un sandwich et de démarrer sans même s'excuser auprès du public. Quels que soient les bus urbains qui desservent les quartiers et les banlieues, et quelle que soit la ville où ils roulent, vous pouvez être sûrs d'une chose : ils sont sales, repoussants et très souvent inconfortables. Le chauffeur est rarement rasé et donne l'impression d'avoir été embauché dans un parloir de pénitencier. Ce n'est pas systématique bien sûr car il y a des exceptions qui confirment cette règle. En revanche, tous ont ceci de commun, gain du rendement oblige : la course (sans jeu de mot) effrénée au remplissage des clients. Peu leur importe la quiétude des passagers, l'état du pavé, parfois même les feux de signalisation ou la densité de la circulation. Les engins bondés foncent et font la course avant chaque arrêt. Lorsqu'il y a des travaux en ville comme c'est le cas actuellement un peu partout, au lieu de ralentir et de se frayer un passage, certains bus préfèrent contourner carrément la difficulté et… changer d'itinéraire malgré la protestation des passagers. Et savez-vous ce qui se passe quand deux bus de la même ligne se croisent en pleine circulation ? Ils s'immobilisent et les deux chauffeurs font le point sur l'état du circuit et l'emplacement exact des barrages mobiles. Des chauffeurs ont même pris l'habitude de garer devant un fast-food, de descendre, de commander un sandwich et de démarrer sans même s'excuser auprès du public. On a même vu des receveurs demander une halte devant un café pour pouvoir siroter leur affreux jus de chaussette dans un verre jetable. Quelques-uns que les parents ont oublié d'éduquer et auxquels ils n'ont pas inculqué les bonnes manières font parfois dans la provocation. Souvent bête et gratuite. Il suffit à un passager de ne pas «avancer» suffisamment «en arrière» pour qu'il ait droit à un certain nombre de noms d'oiseaux. Il est même arrivé à des chauffeurs, de véritables têtes brûlées, d'immobiliser leur bus pour obliger un client passablement énervé à descendre. Et quand ce dernier qui n'a pas la langue dans sa poche refuse d'obtempérer, le chauffeur cadenasse les portes de son bus et… cap sur la gendarmerie où tout le monde est contrôlé. Enfin, nous ne terminerons pas ce chapitre sans parler des gangs spécialisés qui rackettent de temps à autre des passagers de banlieue pour disparaître sans laisser de trace et opérer sur un autre circuit au moment où personne ne s'y attend. Un phénomène de plus en plus visible dans les grandes villes. Cabotage l Puisque nous avons la chance d'avoir une longue fenêtre maritime de 1 200 km de côte, pourquoi ne pas créer des petites sociétés de transport par cabotage qui desserviraient toutes les villes du littoral ? C'est agréable, c'est touristique et cela permettrait de décongestionner toutes les cités du bord de mer telles qu'Oran, Arzew, Bethioua, Béni Saf, Alger, Ghazaouet, Jijel, Skikda, Annaba et El-Kol. Lire demain notre dossier : «Transport à Alger : et vogue la galère !»