Le lendemain, jour de l'aïd, dès la sortie de la mosquée, il part à la recherche de Choudhi. Il y a tellement de gens dans la rue qu'il n'arrive pas à le trouver. Brusquement, quelqu'un le touche à l'épaule : — Qui cherches-tu, jeune homme ? C'est Choudhi et il le regarde en souriant. — C'est toi que je cherche, dit-il. Je t'invite à manger la mchehda de ma tante. Elle la prépare avec soin ! choudhi hoche la tête. — D'accord, dit-il, mais nous mangerons d'abord le gâteau que j'ai ! — J'accepte, dit Ibn Ma'r'a. Il lui demande de le suivre et il l'entraîne dans un endroit désert. Puis il tire de son vêtement une écuelle recouverte d'un linge blanc, il ôte ce couvert et Ibn Ma'ra' découvre un gâteau croustillant. C'est, dira-t-il, plus tard, la meilleure mchehda que j'aie jamais mangée ! Les deux hommes se rendent ensuite chez la tante où ils mangent une autre mchehda : elle était, dira encore Ibn Ma'ra', infiniment moins bonne que la première ! En repartant, choudhi demande à Ibn Ma'ra' ce qu'il est venu faire à Tlemcen. Il a tout de suite compris qu'il est étranger à la ville. — Je suis là pour voir ma tante mais aussi pour étudier ! Et d'ajouter, confus : — Je voudrais étudier auprès de toi ! — Alors, dit Choudi, si tu veux étudier auprès de moi, viens me retrouver demain !