Résumé de la 4e partie n Après avoir lu la lettre de Don Ramon, le roi Philippe III décide d'envoyer des jésuites pour remettre de l'ordre, à l'oratoire de saint Ignace... Sur ordre impérial, les jésuites ont reçu pour mission d'organiser à leur manière, qui est très efficace, tout le pays. Ils devront à leur guise construire des villages, évangéliser les Guaranis, leur enseigner l'agriculture et l'élevage. Et c'est ainsi que près de l'oratoire de saint Ignace, les Jésuites, pour commémorer à leur manière l'événement, établissent sans plus tarder la ville de San Ygnacio. Les «bons pères» se soucient du sort réservé aux Indiens Guaranis qu'on a trouvés en arrivant. Ils créent des «réductions», territoires où les nouveaux colons, les conquistadores, sont interdits de séjour. Les Indiens, dociles et craintifs, sont pris sous l'aile protectrice des Jésuites. Sinon, on sait le sort qui les attend : l'esclavage dans sa forme la plus brutale. A quoi bon épargner la main-d'œuvre humaine quand elle est si prolifique et gratuite ! Tout cela n'est pas très chrétien, au fond, de la part d'hommes qui ne peuvent tirer l'épée sans invoquer la Vierge Marie et qui vous assassinent au nom de jésus et de la sainte Trinité. — Qu'ils aillent porter ailleurs leur soif d'or, de pierres précieuses et de vastes domaines. Mais saint Ignace, du haut du Paradis, ne surveille sans doute pas ses troupes d'assez près. Devant ces organisations indiennes prospères, les colons espagnols se sentent en infériorité et s'inquiètent — Si l'on n'y met pas bon ordre les Indiens vont nous dominer, nous, les Espagnols blancs. Nous deviendrons les esclaves de ces sauvages. L'ordre de Dieu veut que les choses soient organisées dans le sens inverse ! C'est pourquoi, quarante ans après la bataille autour de l'oratoire, des hommes décidés et bien armés vont surgir du Brésil tout proche. On les nomme, Dieu sait pourquoi, les «Mamelouks» et le gibier qu'ils chassent est simple : ils sont à la recherche d'esclaves. Les autorités de l'époque laissent faire car elles sont bien conscientes que seuls les esclaves indiens sont capables de fournir les efforts nécessaires aux grandes exploitations agricoles sans succomber aux maladies tropicales. Les «reduciones» des Guaranis, la république utopique régie par les bons pères jésuites, sont des insultes à un ordre établi où seul l'homme blanc a le pouvoir. Les Blancs se donnent toutes les bonnes raisons : — D'ailleurs, si les Guaranis succombent, peu importe, ils sont assez nombreux ! Alors, le massacre commence et trente «reduciones» sont réduites en cendres malgré les efforts des hommes en noir. Ceux-ci rassemblent comme ils peuvent leurs ouailles sur un territoire plus exigu. Ils ne peuvent malgré tout empêcher le massacre de cent mille Guaranis dont la religion chrétienne a fait des victimes sans défense, confiantes en la seule force de leur foi. Hommes, femmes et enfants sont taillés en pièces. En effet, ces pauvres créatures n'ont pas d'armes. Les Jésuites, hommes pragmatiques font tout pour leur en fournir. La guerre change alors de camp. Mais leurs ennemis les plus acharnés ne désarment pas. De marchandages en marchandages les «réductions» restantes vont disparaître ou résister jusqu'en 1756. Tout cela parce qu'un nandou, aux environs de l'an 1600, a avalé une statuette d'ivoire...