Ibn Ma'ra' a beau insister, Choudhi refuse de le reprendre parmi ses étudiants. Et puis, un jour, alors que le savant andalou revient à la charge, il lui dit. «Tu veux parfaire ta formation ? — Je ne fais que te le demander maître, reprends-moi avec toi ! — Moi, je n'ai plus rien à t'enseigner, en revanche, il y a, à Tunis, un savant réputé qui peut t'aider ! — Donne-moi son nom…», Choudhi lui donne le nom du savant et Ibn Ma'ra' se rend aussitôt à Tunis. Il se fait conduire chez l'homme qui lui demande aussitôt : «D'où viens-tu ?». — De Tlemcen ! — Alors retournes-y sans tarder et va trouver mon maître Abû ‘Abd Allah Choudhi qui t'enseignera des choses merveilleuses ! Moi-même, j'ai appris de lui tout ce que je possède comme connaissances !» Ibn Ma'ra' retourne donc à Tlemcen et va retrouver Choudhi. — J'ai vu le savant ! — et il t'a demandé de revenir chez moi, — Oui ! — Et tu veux vraiment que je reprenne ta formation, que je t'enseigne des choses que je ne t'ai pas enseignées ? — Oui, dit encore Ibn Ma'ra'. — Alors fais comme moi ! Choudhi enfourche un bâton et s'est mis à sauter, comme font les enfants. Ibn Ma'ra' prend une lance, il la casse et, l'enfourchant, suit Choudhi dans sa chevauchée. Il va désormais l'imiter en toute chose, aller où il va, et, la nuit, ils vont dormir dans une grotte, près de Bab Kechoute…