Résumé de la 47e partie n Edison invente la chaise électrique, pour porter préjudice à son adversaire Westinghouse. Le premier qui va l'expérimenter s'appelle William Kemmler. Kemmler s'est jusque-là rendu coupable de vols, pour lesquels il a été condamné. Mais il a fini par commettre un délit infiniment plus grave : le meurtre. Kemmler a une amie - l'histoire n'a pas retenu son nom - avec laquelle il vit dans quelque misérable bicoque de la ville. Elle devait travailler et Kemmler, toujours à court d'argent, devait lui soutirer sa paye. A-t-elle refusé de lui donner de l'argent ou l'a-t-elle trompé ? On ne sait pas exactement ce qui s'est passé ; le fait est que l'homme, de nature brutale, s'emporte et assène à la jeune femme un coup de couteau mortel, à moins qu'il ne l'ait tuée par balles. en réalité, on ignore dans quelles conditions ni avec quelle arme il a tué son amie. Les documents consultés disent seulement que c'était un crime horrible qui avait révolté l'opinion publique. Après son forfait, kemmler a tenté de fuir mais il a été vite arrêté. Comme tous les criminels, il a tenté de nier les faits, puis il les a reconnus. Or, les aveux ne suffisent pas pour le disculper. Il est jugé, et la cour, lui refusant les circonstances atténuantes le condamne à mort. Pendant ce temps, Edison, lui, a conçu la machine qu'on lui demande. Il sollicite, pour la fabriquer, l'aide d'un ingénieur, Harold P. Brown. Celui-ci, extérieur au conflit entre les deux savants, est comme une garantie d'impartialité. La machine est présentée comme un instrument pour abréger les souffrances des animaux malades ou impotents. Mais c'est déjà un modèle de chaise électrique, avec un siège, un dossier et des bras, le tout muni de sangles pour attacher l'animal et d'électrodes pour lui envoyer le courant mortel. «La bête ne ressentira rien, explique Edison à Brown. Ou alors presque rien.» Et le savant, souriant, ajoute : — C'est une invention qui soulagera ces pauvres bêtes ! Pour lui, ce qui compte surtout, c'est de démontrer que le courant alternatif à haute tension, que Westinghouse promène allègrement dans les villes américaines, tue. Et l'objectif est d'associer cette idée à son adversaire. Il a même le projet de baptiser son invention «Westinghouse». Mais il n'a pas voulu brusquer les choses, il veut d'abord tester la machine et démontrer son efficacité ! On teste la machine sur un vieux chat malade. Edison pose, sur le crâne rasé, une éponge mouillée, puis des électrodes. Tout un réseau de fils relie le siège à une source d'électricité. Une source qui produit, bien entendu, du courant alternatif, «à la Westinghouse», comme tient à le préciser Edison. La foule, venue nombreuse assister à l'expérience du savant, retient son souffle. Le jeune assistant abaisse la manette. On entend alors une sorte de grésillement, puis on sent une odeur écœurante de chairs brûlées. Le chat pousse un miaulement strident. Son corps se tend, puis se détend et ne bouge plus. — C'est fini ! dit Edison. Il faut attendre quelques instants avant de détacher le chat, effectivement mort, et montrer le cadavre à la foule. (à suivre...)