«Mes parents vont perdre 10.000 euros par an. Ils ont le sentiment d'avoir travaillé toute leur vie pour rien», s'emporte Iasonas, étudiant grec proche de la mouvance anarchiste qui a participé aux manifestations mercredi à Athènes contre la cure d'austérité. Comme beaucoup d'autres jeunes du quartier estudiantin et contestataire d'Exarchia, au centre de la capitale grecque, Iasonas fustige les mesures "injustes" prises par le gouvernement socialiste en contrepartie d'un plan de sauvetage financier du pays par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. Ses parents, d'anciens professeurs d'université à la retraite, perçoivent environ 1.500 euros par mois chacun. La suppression des primes et des 13e et 14e mois, prévue pour les retraités des secteurs public et privé, leur fera perdre 10.000 euros, selon lui. "Mes parents ont travaillé 40 ans et se sont battus pour qu'on ait une vie meilleure. Aujourd'hui, ils me disent qu'ils sont tristes de nous laisser une situation aussi minable", confie cet étudiant de 23 ans qui préfère conserver l'anonymat. Des centaines de jeunes ont manifesté mercredi devant le Parlement lors de la journée de grève nationale, mais il dénonce les violences qui, en marge des défilés, ont provoqué la mort de trois personnes dans une banque incendiée. "Ceux qui ont fait ça sont des hooligans. On les connaît. Ils sont assez nombreux et certains sont mineurs", affirme-t-il, assurant que les anarchistes, pointés du doigt par la police, n'y sont pour rien.