Sidi Boudjemlil erre ; il parcourt des centaines de kilomètres, s'arrêtant quand il est fatigué, passant la nuit dans les villages ou alors à la belle étoile. Comme il était connu, les gens se faisaient un honneur de le recevoir. On le flattait, on l'adulait, on le gâtait même, contre une bénédiction. «Saint homme de Dieu, invoque pour moi le Seigneur Très-Haut !» Comme d'habitude, les malades, les femmes stériles, ceux qui se croyaient victimes d'un mauvais sort, venaient le supplier d'intercéder en leur faveur. Comme tout saint, aimé de Dieu, il pouvait, avec l'autorisation de Dieu, réaliser des prodiges, et beaucoup de gens, qui l'ont consulté, trouvaient leur compte. Sidi Boudjemlil donnait sa bénédiction à qui la demandait. Il profitait de son séjour chez les gens, pour résoudre les conflits, pour réconcilier les familles et les tribus en désaccord. Partout où il passait, on voulait le retenir. On lui offrait des terres, des troupeaux, mais il se contentait de dire : «je resterai parmi vous, le temps que Dieu m'impartit de rester. Quand l'heure de partir viendra, je m'en irai !» Il restait effectivement un temps, puis il prenait son bâton et partait. Tel le était la vie de ce saint, mais aussi d'un grand nombre de saints… M. A. Haddadou