Résumé de la 78e partie n Un saint homme, voyageant loin de chez lui, demande l'hospitalité. Mais celle-ci lui fut refusée, contrairement à l'usage établi. Le saint homme est surpris par l'accueil, puis il se dit que l'homme, à qui il a demandé l'hospitalité, est peut-être à l'étroit. Il n'est pas aussi riche qu'il paraît et il n'a peut-être pas de nourriture à lui donner. Il va frapper à la porte de la maison suivante, que l'homme lui a désignée. Un homme, tout aussi hostile que le premier, lui ouvre. — Qui es-tu ? — Je suis un étranger de passage. Je demande l'hospitalité, au nom de Dieu et de son Prophète ! — Je ne peux te recevoir ! — Pourtant, on vient de me recommander à toi ! — Qui t'a recommandé à moi? demande l'homme méfiant. — Ton voisin ! — Et pourquoi ne te reçoit-il pas lui ? — Il dit que sa maison est étroite et qu'il n'a pas de vivres ! — C'est un menteur ! — Tu peux me recevoir, toi… — Nous n'avons que faire d'étrangers, ici ! — Si tu es croyant, dit Sidi Boudjemlil, tu ne peux me refuser l'hospitalité que je te demande au nom de Dieu et de son Prophète ! — Va-t-en, dit l'homme, sinon je te chasserai à coups de bâton. Sidi Boudjemlil doit partir. Il essaye d'autres maisons, mais personne ne veut le recevoir. Le saint homme s'emporte. — Vous êtes donc méchant à ce point ? dit-il au maître de la dernière maison qui, lui aussi, refuse de le recevoir. Partout où je vais, on me reçoit mais ici, toutes les portes, sans exception, se ferment devant moi. Un homme, qui lui refuse également l'hospitalité, lui dit. — Va plutôt voir Behadja, dit l'homme Le saint le regarde, étonné. — Qui est donc cette Behadja ? L'homme rit. — Tu ne connais pas Behadja ? — Non, dit Sidi Boudjemlil, je suis étranger à la région. — C'est vrai, dit l'homme. Behadja est une jolie femme ! Elle vit toute seule, elle n'a ni parent ni mari… Il rit encore. — Comment, dit Sidi Boudjemlil, une femme qui vit seule va me recevoir, alors que vous, vous me fermez votre porte ! — Behadja, elle, ne manquera pas de te recevoir, elle reçoit tous les hommes…C'est une femme aux mœurs légères, nous l'avons chassé du village, elle vit dans une cabane seule, peut-être que si tu lui donnais quelques pièces, elle accepterait de te recevoir ! Le saint est outré : on l'envoie vers une prostituée ! Mais, se dit-il également, le cœur d'une prostituée est peut-être moins dur que celui de ces hommes. (à suivre...)