Difficultés n Selon les professionnels de la filière, l'un des principaux problèmes qui entravent l'exportation de la prestigieuse datte algérienne, est le financement. A ce propos, le président de l'Association des exportateurs, Ghemri Youcef, estime que les exportateurs ont besoin de crédits pour la mise à niveau de la plupart des installations des unités de conditionnement car les marchés extérieurs sont devenus très exigeants, non seulement sur la question du conditionnement, la fabrication, les machines, la certification, mais aussi les laboratoires de contrôle. «Cette mise à niveau nécessite des crédits et un accompagnement des pouvoirs publics si l'on veut gagner et conserver des parts de marché, quelle que soit la qualité intrinsèque de nos produits. Nous avons besoin de crédits bonifiés ou sans intérêt pour maintenir à flot la filière face à une concurrence de plus en plus féroce», souligne M. Ghemri. De son côté, Lakhdar Rezzag Bara, le président-directeur général de l'entreprise Souf-dattes spécialisée dans le conditionnement et l'exportation de dattes, estime qu'il y a des difficultés qui pèsent en amont et en aval de la filière. Dans un récent entretien qu'il accordé à notre confrère El Watan, M. Rezzag Bara explique que «des périmètres irrigués, relativement modernes, ont pu voir le jour depuis une dizaine d'années, mais leurs promoteurs restent à court de maîtrises techniques et d'expériences notamment pour la production de dattes de qualités exportable. Certains intrants utilisés demeurent non conformes à la qualité requise par la réglementation des pays importateurs». En outre, il estime que la filière dattes «ne dispose d'aucune organisation professionnelle» qui serait en mesure de permettre toute forme de relance ou de redynamisation du secteur. Il a affirmé qu'à ce jour, il n'existe aucun réseau de collecte structuré sous forme de centre de collecte de proximité, unique moyen, selon lui, pour pallier les problèmes induits par la dispersion géographique des palmeraies et les distances importantes entre les différents bassins de production. M. Rezzag Bara évoque également des difficultés qui pèsent en aval, à savoir la capacité de volume de froid actuelle qui n'est pas suffisante et qui doit être développée et mise aux normes du marché de l'export notamment en matière de dispositif de traçabilité. Il a tenu à souligner que les exportateurs se sont lancés sur fonds propres par le développement de leurs portefeuilles clients sans aucune opportunité de participation à des manifestations commerciales internationales. «Est-il possible de continuer ainsi alors que toute démarche d'export devrait s'inscrire dans un calendrier national soutenu par les services publics en vue de participer aux principaux salons professionnels concernés ? Comment de telles entreprises pourraient-elles participer à un salon international de l'agroalimentaire avec toutes les lourdes charges induites (location de stand, rendez-vous d'affaires, transport des produits…)», s'interroge-t-il. B. M