Résumé de la 69e partie n Fritz Hartmann est interné dans un hôpital psychiatrique. Il s'enfuit et reste absent deux années durant, puis il revient chez lui, à Hanovre. Les mois passent et les relations se dégradent de plus en plus. En 1903 – Fritz a vingt-quatre ans –, Hartmann père arrive au commissariat de son quartier, traînant son fils par le col, comme un vulgaire voleur pris en flagrant délit. — Arrêtez-le ! crie-t-il, il n'a pas toute sa raison, envoyez-le à l'asile ! Ce voyou est un criminel né ! Il commettra l'irréparable si on ne l'enferme pas ! On calme l'homme et l'on promet de le faire examiner par un médecin. Fritz est soumis à un examen approfondi et le médecin de la police conclut : «Ce garçon est immoral : il n'a aucun scrupule, il est égoïste, grossier, cruel même, mais il a toute sa raison !» Hartmann père est furieux. — Alors, vous ne l'envoyez pas chez les fous ? — Non, il n'est pas fou ! — Mais je n'en veux pas, moi ! Le médecin réfléchit. Le père insiste. — a la maison, il ne fera rien de bon, il ne m'apportera que des ennuis ! — Alors, envoyez-le à l'armée ! Il fera un bon soldat ! L'idée plaît au père. Une fois à la maison, il dit à son fils. — tu vas te faire recruter ! Le jeune homme secoue la tête. — je ne veux pas être soldat ! — Ou c'est l'armée ou c'est l'asile psychiatrique ! Fritz accepte donc l'armée et se fait engager. Il est affecté au 10e bataillon des chasseurs d'élite qui se trouvait alors à Colmar, dans l'Alsace occupée. La vie à la caserne lui plaît au début, et sa docilité lui vaut d'être bien noté par ses supérieurs. Mais voilà qu'il fait une dépression. On le soigne, mais il semble ne plus supporter la vie militaire. Il est donc renvoyé chez lui. Mais l'armée, jugeant qu'il est tombé malade alors qu'il était en service, lui octroie une petite pension qu'il va toucher pendant de nombreuses années. Il retourne à Hanovre. Quand il frappe à la porte du domicile familial, son père l'accueille avec hostilité. — tu as déserté ? lui dit-il. — non, on m'a renvoyé ! Le père est surpris. - comment cela, renvoyé ? — on a jugé que je n'étais pas fait pour la vie militaire… Le père est furieux. — je n'ai pas l'intention de t'entretenir ! Et il lui claque la porte au nez. Désormais, il doit compter sur lui-même. Il vit d'expédients. Il commet des petits larcins puis fréquente la pègre locale. Il est pris en flagrant délit de vol et écope d'une peine de prison. Mais une fois libéré, il récidive. C'est désormais un délinquant, fiché par la police. A suivre K. Noubi