Les éleveurs de Sour el-Ghozlane sont à la recherche du goudron pour soigner leurs bêtes atteintes de gale. Comme ils n'en trouvent pas, ils s'adressent à Sidi Aïssa qui leur dit qu'il y en a plein dans leur pays. Les hommes se regardent, surpris par cette réponse. «Tu ne nous pas compris, homme de Dieu. Nous parlons d'un produit qui n'existe pas dans notre pays.» Sidi Aïssa rit encore : «Je vous ai bien compris : vous cherchez du goudron ! — Oui, saint homme, nous en avons besoin pour soigner nos bêtes atteintes de gale. Nous en avons cherché partout, mais en vain. Il est introuvable dans le pays ! — Et moi, je vous dis que le goudron est abondant dans votre pays !» Il se moque visiblement de ces malheureux qui, dans leur détresse, ont vu, en lui, leur dernier recours. Sidi Aïssa se lève et dit aux hommes : — Suivez-moi ! Il les entraîne du côté de l'oued et, après avoir cherché parmi les rochers, il leur montre une excavation. — Jetez donc un coup d'œil à l'intérieur ! Les hommes se penchent. L'odeur caractéristique du goudron leur titille aussitôt les narines, et ils aperçoivent, au fond de l'excavation, le liquide visqueux. — C'est du goudron pur, à l'état naturel, dit le Saint, c'est ce qu'il vous faut pour vos bêtes ! M. A. Haddadou