Alors qu'on cherche désespérément du goudron pour soigner des bêtes atteintes de gale, Sidi Aïssa fait découvrir aux éleveurs, un puits de goudron naturel. — Nous connaissons bien cet endroit, disent les hommes, nous connaissons aussi l'eau de cet oued, mais jamais nous n'avons pensé qu'il pouvait contenir du goudron ! D'autres disent : — Combien de fois sommes-nous passés par là, sans jamais avoir senti son odeur ! Et pourtant, c'est une odeur très forte ! — Le saint sourit : — Dieu fait ce qu'il veut. Il ne lui est pas difficile de faire surgir du sol un puits de goudron : il suffit seulement de lui en faire la demande, avec une foi pure et sincère. On comprend alors que cette source de goudron providentielle, c'est Sidi Aïssa qui l'a fait apparaître, avec la volonté de Dieu ! On s'empresse de remplir des outres du précieux produit et on retourne soigner les bêtes qui ne tardent pas à guérir. C'est depuis que cet oued où a été trouvé le goudron, est appelé oued al-Guetrini, c'est-à-dire l'oued du goudron, qedran en arabe et, en dialectal de la région, gedran. Autrefois, on pouvait voir, au bord de l'eau, des traces de goudron et selon la croyance populaire, l'eau de cet oued soignait différentes maladies, notamment la gale. M. A. Haddadou