Constat n Le vide juridique que connaît la formation continue destinée aux cadres et chefs d'entreprises constitue un véritable frein pour le développement et la pérennité des entreprises nationales. «Les décideurs doivent combler ce vide de façon à garantir aux employés le droit d'obliger les employeurs à les faire bénéficier d'une formation continue pour atteindre le niveau d'efficacité et de performance requis». C'est en gros ce qu'ont soulevé certains spécialistes du secteur lors d'une table ronde sur la formation continue et les mutations de l'emploi, organisée, hier, au Forum d'El Moudjahid. A cet effet, le directeur général de l'Ecole supérieure de gestion, Mohamed Cherif Belkacem, a mis l'accent sur le manque de dispositions légales appropriées pour la gestion de la formation continue au profit des employés, censés acquérir de nouvelles compétences et améliorer leur niveau professionnel pour satisfaire les besoins exprimés par leurs entreprises. Il a insisté, en outre, sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de gestion de la formation continue qui obligeraient les entreprises à réaliser des plans de formation continue. «Il y a des mesures incitatives, parmi lesquelles le décret promulgué en 1998, qui institue une taxe liée à l'apprentissage et à la formation en direction des entreprises qui ne font pas bénéficier leur personnel d'une formation continue», a-t-il rappelé. Toutefois, il estime que cela reste insuffisant. M. Belkacem plaide, par ailleurs, pour «un congé de formation». «C'est un droit dont il faut faire bénéficier tous les travailleurs, or, dans notre pays, cela n'est pas réglementé, contrairement à d'autres pays avancés où cela est régi par une loi, telle que, par exemple, le congé de maternité. Chez nous, il est laissé à la volonté des chefs d'entreprises. «Beaucoup d'entreprises font des formations pour la formation, alors que la formation continue doit être perçue comme un investissement et non pas comme une dépense supplémentaire», a-t-il fait remarquer. Force est de constater dans cette même logique que beaucoup d'entreprises qui disposent de moyens matériels et humains, souffrent d'une mauvaise gestion. Exemple : le secteur du textile, accaparé par le marché asiatique concurrentiel, a perdu au bout de 20 ans quelque 800 employés, a-t-il regretté. De son côté, Abderahmane Moufek, directeur de l'Inped, a mis en relief la relation entre ce secteur et le monde du travail. «En Algérie, nous sommes piégés par le système d'incitation à la performance et de la compétitivité, il faut rattraper ce retard pour rentabiliser nos entreprises». Pour sa part, Hamida Yous, directrice des ressources humaines au groupe Saidal, a insisté sur le rôle de l'accompagnement du personnel dans sa carrière professionnelle pour répondre favorablement et efficacement aux plans de développement des entreprises.