Sidi Ali M'barek choisit de continuer. Il prend congé de ses compagnons qui, eux, ont décidé de rester à Miliana. Sidi Ali M'barek reprend la route, en direction de Koléa. La ville lui paraît d'une grande splendeur. Il n'a jamais vu d'aussi belles demeures ni de mosquées aussi bien faites. Il est vrai qu'il a toujours vécu sous la tente et que les mosquées qu'il connaît sont les vieilles mosquées de village... Il se promène dans la ville où les gens le regardent avec curiosité : il n'habite pas Koléa et ses vêtements grossiers et usés montrent qu'il vient de la campagne. Il a faim et tous les étals chargés de fruits, de pâtisseries et de bonnes choses, l'attirent. Mais il n'a pas d'argent pour acheter de quoi manger. Faute de se repaître de nourritures terrestres, il décide de se tourner vers les nourritures spirituelles, pour lesquelles, au demeurant, il est venu ici. Il demande aux passants de lui indiquer une école. «Il y en a tellement», lui répond un homme. — Eh bien, dit Sidi Ali M'barek, indique-moi celle où l'on invoque le plus Dieu Très-Haut et où l'on enseigne Son Livre et la Sunna de Son Prophète ! — Toutes l'enseignent, dit l'homme. — Alors, montre-moi la première école ! L'homme lui indique l'école la plus proche et Sidi Ali M'barek y entre.