Résumé de la 4e partie n Après la guerre, que va devenir Abe, la mascotte du 8e régiment du Wisconsin... Après la guerre, vient la paix et toutes les blessures du pays à panser et qui imposent un nouveau mode de vie. Que va devenir notre mascotte du 8e Régiment du Wisconsin ? On imagine mal qu'il (Abe) puisse se contenter de promenades paisibles ou d'une vie encagée. Abe a besoin du bruit, du pas des soldats, des fanfares… — Il faut récolter des fonds pour aider tous les vétérans blessés et infirmes laissés par la guerre. — Il faut donc organiser une tournée pour ramasser des dons ! — Et si l'on mobilisait Abe ? Tout le Nord connaît son nom. C'est une véritable vedette, un vrai héros. Il provoquera la sympathie générale. Et c'est ainsi qu'Abe, toujours perché sur le bras d'un porteur, s'exhibe dans une tournée de villes pour récolter une moisson de dollars. Au bout du compte, lui et les volontaires qui paradent dans les rues au son de fanfares glorieuses vont rapporter un pactole de 18 000 dollars-or au bénéfice des victimes militaires de la guerre de Sécession. Abe, devenu une valeur sûre, est soigné avec tendresse. On s'inquiète au moindre symptôme de la moindre affection, pulmonaire ou digestive. Un jour Abe perd une de ses plumes. Quelqu'un la recueille précieusement. Qu'en faire ? un souvenir ? — Et si l'on taillait cette plume pour en faire une plume à écrire ? — Ecrire quoi ? — Ecrire peut-être pas... mais signer. Excellent ! Quelle plume serait plus digne de participer aux grands événements des Etats-Unis réunifiés qu'une des plumes du fameux Abe ? Et c'est ainsi que cette plume sert à parapher divers documents officiels. Il est temps pour Abe de prendre une retraite bien méritée. Plus de batailles, plus de tournées, il lui faut un «home». Et de préférence une maison un peu officielle. On choisit le Capitole du Wisconsin, à Madison. Désormais, Abe demeure dans une grande cage qu'on a installée au sous-sol. Tous les jours on le nourrit et on lui fait faire une promenade au grand air. Il attire visiteurs illustres et curieux. Combien lui reste-t-il à vivre ? On ne s'inquiète pas, l'oiseau durera autant que Dieu veut. Or, les desseins de Dieu sont impénétrables : — Au feu ! Appelez les pompiers ! Le Capitole est en flammes. Ce cri s'élève dans les rues de la ville en 1881. Les pompiers accourent avec la pompe que des chevaux tirent au grand galop. La fumée s'élève depuis l'énorme bâtiment qui évoque le Capitole de Washington et qui se reflète dans les eaux de deux lacs. Tous les citoyens se précipitent pour aider à éteindre l'incendie. Quelqu'un demande : — Et Abe ? Il est à l'intérieur ? La perte la plus importante pour tout l'État est la mort d'Abe. On trouve le pauvre aigle tout raide au fond de sa cage. La fumée toxique de l'incendie l'a étouffé. Avec lui disparaît un peu une gloire qui avait débuté vingt ans plus tôt dans les fumées et les grondements de batailles sanglantes.