Résumé de la 3e partie n Maurice, qui veut défendre son chien, est massacré par Jojo en plein délire… Quand ils (les jeunes) sont assez près du groupe formé par Jojo, Maurice, Paméla et Filoche, ils ont du mal à comprendre ce qui se passe exactement. Jojo, toujours hurlant, est penché par-dessus la rambarde du pont. Filoche l'attaque par-derrière et tente de lui mordre les cuisses. Paméla crie d'une manière inintelligible. Jojo ne semble pas préoccupé par les attaques et les aboiements de Filoche. C'est qu'il a les deux mains occupées. En effet, Maurice a disparu du pont : inconscient, il pend la tête dans le vide. Jojo le maintient au-dessus des eaux boueuses et bouillonnantes de la Varlaise. Les quelques maigres objets qui occupaient ses poches, son porte-monnaie, ses clefs, quelques pièces, tombent dans la rivière. Le groupe des ados s'arrête, interloqué, hésitant à comprendre ce qui se passe. Sébastien, l'un d'eux, s'écrie : — Mais c'est pas vrai ! Regardez, il va le foutre à la baille. Il faut faire quelque chose ! On ne peut pas le laisser faire ! Est-ce une ultime morsure de Filoche qui tente l'impossible pour délivrer son maître ? Est-ce le silence de Maurice qui paraît une marque de mépris pour Jojo ? Est-ce simplement la fatigue qu'on ressent dans les poignets après avoir tenu soixante-quinze kilos à bout de bras ? Quoi qu'il en soit Jojo ouvre soudain les deux mains et Maurice tombe comme une pierre, la tête en bas, pour plonger dans les eaux froides et boueuses six mètres plus bas. Chance ou malchance, la Varlaise n'est pas une rivière très profonde. Si l'on y plonge la tête la première par une nuit sinistre, on a de grandes chances de s'y briser le crâne sur les gros galets ronds qui tapissent le fond. Si l'on fait le plongeon quand la rivière est un peu agitée par les courants du printemps, on a de fortes chances de disparaître dans des tourbillons de boue glacée. — M... ! Il l'a foutu dans la Varlaise ! C'est pas possible ! Mais que faire ? Sébastien dévale la berge de la rivière et, sans quitter son blouson de cuir, sans ôter ses baskets, il plonge dans les eaux glauques qui foncent vers la vallée. L'eau glacée le saisit mais c'est un champion du club nautique. Il plonge plusieurs fois dans l'espoir de tomber à tâtons sur le corps du «vieux». Peine perdue. Soudain, Sébastien prend conscience du danger qu'il court : ses baskets remplies d'eau, son blouson imbibé pèsent dangereusement lourd. Il a le plus grand mal à regagner la berge deux cents mètres après le pont. Les autres adolescents sont les témoins figés du meurtre. Comment nommer autrement ce qui vient de se passer ? Ils n'ont pas perdu tout sang-froid. L'un d'eux se précipite sur une cabine et appelle les pompiers à la rescousse. Au bout de quelques minutes la voiture rouge est là. Et deux hommes-grenouilles sont prêts à entrer en action. On calcule à toute vitesse l'endroit où le «vieux», faute d'une autre identité, pourrait avoir dérivé. Tandis que sur la berge l'équipe de soutien technique garde le contact, les hommes-grenouilles plongent et s'affairent. L'un d'eux réapparaît et revient s'asseoir. Il se prend la tête entre les mains et hurle avec rage : — Il était là. Je ne l'ai pas vu mais je suis certain que je l'ai effleuré. Mais je n'ai pas pu agripper ses vêtements. (à suivre...)