Résumé de la 95e partie n Une trêve semble s'être installée entre les gangs américains, puis, brusquement, en janvier 1927, on découvre le corps criblé de balles d'un ami d'Al Capone : Tony Le Grec. Contre toute attente, Al Capone ne jure pas de se venger. Ses amis le pressent. — Tu sais bien qui a fait ça, n'est-ce pas ? — Oui, dit-il. — Alors, qu'attends-tu pour venger ton ami ? Al Capone secoue la tête. — Pour que la guerre des gangs reprenne de plus belle ? — Ce sont les autres qui nous attaquent ! Mais le chef ne veut pas réagir. — Je déplore ce qui vient de se passer, dit Capone, Dieu est témoin que j'ai tout fait pour ramener la paix ! Dans ses rangs, c'est la déception. — Patience, je vais bientôt prendre une décision ! Quelques jours plus tard, il invite des journalistes à venir partager son souper — des spaghettis à l'italienne. — Souper au cours duquel il allait faire une déclaration importante. A la fin du repas, il déclare sur un ton solennel : — Messieurs, j'ai décidé de prendre ma retraite ! Les journalistes se regardent, éberlués. — Quoi, vous ? Et vos affaires ? — Oui, reprend Al Capone, je veux me retirer des affaires, les choses deviennent trop dangereuses, je ne veux pas finir comme Le Grec, dans quelque coin de rue, le corps criblé de balles ! Il ajoute aussitôt : — Bien entendu, je ne me retire pas tout de suite, je dois me préparer, régler mes affaires, liquider les contentieux ! Est-il sérieux ou joue-t-il la comédie ? Pour tous, il était difficile d'imaginer qu'un homme aussi assoiffé de pouvoir que lui quitte de cette façon la scène ! Quand, quelques semaines après, on lui demande s'il pense toujours prendre sa retraite, il répond, évasif : — Oui, mais en temps opportun ! Pour le moment, ce sont les élections et Al Capone comme les autres gangsters ne veulent pas que Dever, le maire incorruptible, soit reconduit. Ils soutiennent tous «Big Bill» Thompson dont ils financent la campagne. Ils achètent aussi, le jour du vote, les voix de milliers d'électeurs. Résultat : Thompson revient au pouvoir. C'est le triomphe pour la pègre qui peut de nouveau tout se permettre. Les journalistes reviennent à la charge. — Alors, vous voulez toujours quitter la scène ? — Oui ! — C'est pourtant votre candidat préféré qui a été élu ! — ça ne change rien à ma décision, mais ça viendra en temps opportun ! (à suivre...)