Pour son intronisation officielle à la tête de l'équipe de France, Laurent Blanc rêvait d'un contexte bien meilleur que celui auquel il sera confronté ce mardi. Au siège de la FFF, le Cévénol arborera son tablier de sélectionneur alors que les séquelles du fiasco sud-africain sont encore présentes dans toutes les têtes. Depuis le mois de mai dernier, ou peut-être même un peu avant, Laurent Blanc trépidait d'impatience à l'idée de prendre enfin en main la sélection de son pays. Sélection dont il a porté le maillot à 97 reprises (entre 1989 et 2000) et auquel il est resté irrémédiablement attaché. Dans ses rêves, il se faisait probablement l'idée d'une première conférence de presse aux allures d'une joyeuse cérémonie, à l'image de celle à laquelle il a eu droit à son arrivée à Bordeaux. Il pensait aussi qu'on ne lui parlera que de ses projets et du match de la rentrée, prévu le 11 août contre la Norvège. Mais voilà, tout ce côté festif ne devrait malheureusement pas être au rendez-vous. Parce qu'il y a eu le Mondial 2010 et toutes les calamités qui en ont résulté. Le vingt-et-unième sélectionneur tricolore de l'histoire va débuter dans ses fonctions par la plus périlleuses des tâches. Celle qui consiste à faire face aux journalistes et leur expliquer tout ce qu'il compte faire pour faire mieux que son prédécesseur, ou du moins ne pas connaître les mêmes échecs. N'ayant jamais été un adepte de la langue de bois, le Président devrait s'exprimer en toute sincérité, mais il n'est pas sûr qu'il accepte de se livrer à ce type d'interrogatoire aussi impertinent qu'inutile. L'ancien international n'aura certainement aucune envie d'évoquer un passé bleu qui ne le concerne que très peu et encore moins s'attarder sur les actes des autres, et en particulier ceux de Raymond Domenech. Il ne faudra donc pas s'étonner s'il se garde de donner un avis sur tout ce qui n'a pas fonctionné du côté de Knynsa.