La formation des pédiatres a souvent été mise en cause. Elle est, selon le professeur Lebane, loin, sur le plan pratique notamment, de répondre aux attentes des pouvoirs publics quant à la réduction de la mortalité infantile. «L'Etat a engagé des moyens considérables en termes d'infrastructures et d'équipements médicaux, mais des insuffisances demeurent en matière de formation du personnel médical et paramédical», a-t-il insisté. «Les résidents en pédiatrie sont peu formés aux soins intensifs et encore moins à la réanimation néonatale d'où la nécessité de renforcer la stratégie de formation», recommande-t-il. Les pouvoirs publics concernés ont été interpellés et saisis du problème. C'est une urgence si on veut rentabiliser les moyens colossaux mis en place, de l'avis de notre interlocuteur. Il en est de même pour le paramédical. La formation des sages-femmes et des puéricultrices a sérieusement besoin d'être consolidée. A noter que «la moitié des enfants qui meurent la première semaine de leur vie, meurent dans les 24 h qui suivent leur naissance.» «Le nouveau-né est un patient à part entière, il a le droit d'avoir à son chevet un personnel formé et compétent. A titre d'exemple, dans certains pays d'Europe, ne sont autorisés à exercer dans les services de néonatalogie que les pédiatres titulaires d'une formation complémentaire de deux ans après l'obtention de leur diplôme de pédiatrie», précise le Pr Lebane. La formation est bien «la pièce maîtresse de l'échiquier», conclut le chef de service de néonatalogie du CHU de Mustapha.