Résumé de la 144e partie n Mlle Blanche entre dans une cabine téléphonique et compose un numéro... S'étant assurée que c'était la bonne voix qui répondait, elle appuya sur le bouton et prit la parole : — Ici, la maison Blanche. Vous me comprenez, la maison Blanche ? Je dois vous parler d'une facture qui m'est due. Vous avez jusqu'à demain soir. Demain soir. Le règlement doit être effectué sur le compte de la maison Blanche au Crédit National, à Londres, à l'agence de Ledbury Street, pour la somme que je vais vous indiquer. Elle énonça un chiffre. — Si cet argent n'était pas versé, reprit-elle, il me deviendrait nécessaire d'informer qui de droit de ce que j'ai observé dans la nuit du 12. Je fais référence... faites attention... à miss Springer. Vous avez un peu plus de 24 heures. Elle raccrocha et quitta la cabine. Une femme arrivait tout juste. Une vraie cliente du magasin, peut-être. Ou peut-être pas. Mais, de toute façon, il était trop tard pour surprendre le moindre propos. Mlle Blanche prit le temps de se rafraîchir avant d'aller essayer quelques chemisiers qu'elle n'acheta pas. Elle ressortit dans la rue, toujours souriante. Elle fit une halte dans une librairie, puis reprit le bus de Meadowbank. En remontant la grande allée, elle souriait encore. Elle avait très bien arrangé sa petite affaire. La somme qu'elle avait exigée n'était pas trop importante - et pas impossible à réunir rapidement. Et il serait bon de continuer ainsi. Parce que, naturellement, elle ne manquerait pas de présenter d'autres demandes dans l'avenir... Oui, elle venait de se créer là une merveilleuse petite source de revenus. Mlle Blanche n'avait pas de scrupules de conscience. Elle ne considérait nulle-ment qu'il eût été de son devoir d'informer la police de ce qu'elle savait et de ce qu'elle avait vu. Cette Springer avait été une femme détestable, grossière et mal élevée. Elle s'était mêlée de ce qui ne la regardait pas. Elle avait bien mérité son sort. Mlle Blanche passa un moment au bord de la piscine. Elle regarda plonger Eileen Rich. A son tour, Ann Shapland monta sur la planche et plongea - très bien, elle aussi. Des élèves riaient et poussaient de petits cris. Quand la cloche sonna, Mlle Blanche prit en charge sa petite classe. Les pensionnaires étaient inattentives et fatigantes, mais elle s'en aperçut à peine. Elle serait bientôt débarrassée à jamais de l'enseignement. Elle s'en fut à sa chambre afin de se préparer pour le dîner. Vaguement, sans guère y prêter d'attention, elle vit que, contrairement à son habitude, elle avait jeté son manteau léger au travers d'une chaise, au lieu de le suspendre. Elle se pencha en avant pour étudier son visage dans la glace. Elle se mit de la poudre, du rouge à lèvres... Le mouvement fut si rapide qu'il la prit complètement par surprise. Sans bruit ! Professionnel. Sur la chaise, le manteau parut se rassembler sur lui-même, tomba au sol et, en une fraction de seconde, une main brandit derrière elle un sac de sable qui, au moment où elle ouvrait la bouche pour hurler, retomba net sur ses vertèbres cervicales. (à suivre...)