Résumé de la 28e partie n Après avoir défini tous les points de sa mission à Apple Junction, Pat inspecte les cartons qu?elle a remontés de la cave. Elle ouvrit l?agenda. Il devait avoir l'habitude de griffonner, il y avait des spirales et des figures géométriques presque à toutes les pages. Voilà donc d'où je tiens cette manie, se dit Pat. Elle ne put empêcher son regard de revenir sur la photo de son père et d'elle enfant. Elle paraissait au comble du bonheur. Son père levait la tête vers elle avec tellement d'amour. L'étreinte de sa main sur son bras était si ferme. Le téléphone rompit le charme. Elle se redressa péniblement, constatant avec inquiétude que l'heure tournait, qu'il lui fallait ranger tout ça et mettre quelques affaires dans une valise. «Pat.» C'était Sam. «Bonjour !» Elle se mordit les lèvres. «Pat, je suis pressé, comme d'habitude. Je dois participer à une commission dans cinq minutes. Il y a un dîner à la Maison-Blanche vendredi soir en l'honneur du nouveau Premier ministre canadien. Aimeriez-vous m'y accompagner ? Il suffit que je donne votre nom par téléphone à la Maison-Blanche. ? La Maison-Blanche ! Ce serait merveilleux ! J'adorerais y aller.» Elle avala un bon coup sa salive, s'efforçant de refréner le frémissement de sa voix. Le ton de Sam changea. «Pat, vous est-il arrivé quelque chose ? Vous semblez bouleversée. Vous ne pleurez pas, j'espère ?» Elle parvint enfin à contrôler son émotion. «Oh, non. Pas du tout. Je crois que je suis seulement en train d'attraper un rhume.» A L'aéroport d'Albany, Pat alla prendre la voiture de location, consulta une carte routière avec l'employé de Hertz et étudia le trajet le plus facile pour se rendre à Apple Junction, à quarante-trois kilomètres de là. «Mieux vaut partir sans tarder, mademoiselle, la prévint l'employé. On a annoncé une chute de neige de trente centimètres pour ce soir. ? Pouvez-vous m'indiquer le meilleur endroit pour passer la nuit ? ? Si vous désirez être dans le centre de la ville, l'Apple Motel est ce qu'il y a de mieux.» Il eut un sourire entendu. «Rien de sensationnel en comparaison de ce que vous trouveriez à Big Apple. C'est inutile de téléphoner pour réserver.» Pat prit la clé de la voiture et sa valise. Cela s'annonçait peu réjouissant, mais elle le remercia quand même. Les premiers flocons tombaient quand elle s'engagea dans l'allée du bâtiment lugubre sur lequel clignotait l'inscription au néon Apple Motel. Comme l'avait prévu l'employé de Hertz, le panneau «chambres libres» était allumé. Le réceptionniste, dans le bureau minuscule et encombré, avait plus de soixante-dix ans. Des lunettes à monture métallique tombaient sur son nez étroit. De profondes rides lui creusaient les joues. Quelques touffes de cheveux d'un blanc grisâtre pointaient sur son crâne. Ses yeux chassieux et ternes brillèrent de surprise lorsque Pat poussa la porte. «Avez-vous une chambre pour une personne pour une nuit ou deux ?», demanda-t-elle. (à suivre...)