Expérience n Le ramadan en été sera une première pour de nombreux jeûneurs de la nouvelle génération, contrairement à leurs parents qui, eux, en savent déjà quelque chose. Jeûner en plein été ne sera pas une sinécure. Avec la chaleur accablante et des journées de plus de 15 heures, les conditions de jeûne risquent d'être plus difficiles à supporter. Certains, pourtant ayant l'habitude de jeûner, avouent la difficulté qu'ils éprouvent à assumer cet acte religieux durant la période de fortes chaleurs. D'autres, en revanche, confient avec une assurance inébranlable que «même si la tâche s'avère pénible, ils n'ont pas eu de mal à jeûner sous une chaleur accablante, car la souffrance et la force d'y faire face font partie de l'essence même du ramadan». C'est le mois de toutes les privations et durant lequel les musulmans doivent aussi se consacrer aux prières qui accompagnent ce rendez-vous religieux annuel sans toutefois ignorer les obligations de la vie quotidienne. Les jeunes générations, qui n'ont pas encore fait l'expérience du jeûne dans ces conditions, n'hésitent pas à faire part de leurs inquiétudes et appréhensions. Ils ne s'imaginent pas jeûner sous une chaleur aussi accablante, avec toute la souffrance qui en découle. Des craintes fortement «soutenues» par un thermomètre loin de revoir ses prétentions à la baisse à la veille même du jour «j». Les anciens, eux, tiennent un tout autre discours, néanmoins sous réserve. A la question de savoir si elle préfère jeûner en Algérie ou en France, une jeune émigrée nous a répondu qu'elle n'a jamais tenté l'expérience du jeûne au «bled», encore moins en été. «cette année, j'aurai la chance de jeûner au bled, vu que je compte passer une semaine du mois de ramadan ici», nous a-t-elle déclaré. «Personnellement, je préfère passer le mois de ramadan en France, car il fait moins chaud. Mais l'ambiance est beaucoup plus forte ici en Algérie, surtout le jour de l'Aïd», nous a confié, pour sa part, une vieille dame résidant en France. La plupart des personnes interrogées pensent qu'il est plus difficile de faire le ramadan au «bled», vu qu'il fait beaucoup plus chaud qu'en France où se trouve la plus grande communauté algérienne d'Europe. La chaleur suffocante de ces derniers jours est sans doute la raison essentielle qui a motivé le retour des émigrés dans leur pays d'accueil. Selon un responsable de la compagnie aérienne, Aigle Azur, les dates de retour se sont multipliées cette année. «Cet été, les vagues de départ en vacances ont commencé au début du mois de juin, alors que normalement, c'est plutôt vers les 23-25 juin. Le pic de retour se situe entre le 8 et le 10 août», a-t-il constaté, en rappelant que l'an dernier, le ramadan avait amené à avancer les dates de retour de vacances, mais cette année le phénomène s'est amplifié. C'est là un avis partagé par le personnel de la Société nationale maritime Corse Méditerranée (Sncm) qui dessert la Tunisie et l'Algérie. Cette dernière enregistre de «gros retours vers les 7-8 août, contrairement aux années précédentes».