Six millions d'enfants ont vu leur vie bouleversée par les inondations qui ont dévasté leurs villages depuis trois semaines au Pakistan. Perdus, orphelins ou malades, ils sont les victimes les plus vulnérables de la pire catastrophe naturelle de l'histoire du pays. Dans les écoles et collèges transformés en camps de fortune, dans les villages de tentes qui ont poussé le long des grandes routes, on trouve souvent leurs frêles silhouettes prostrées sous l'étouffante chaleur, pliées par les maux de ventre ou s'agitant pour trouver quelque travail. «Ce sont les pires journées de ma vie», raconte Iltaz Begum, 15 ans, qui souffre de diarrhées dans les faubourgs boueux de Nowshera. «J'ai dû laisser ma mère, aveugle, derrière moi, sans personne pour la surveiller. Mon père est mort il y a deux ans», dit-elle au milieu du camp de tentes installé par le gouvernement, dépourvu d'électricité, infesté de mouches et imprégné d'une forte odeur d'excréments. Iltaz n'est qu'une goutte dans l'océan de besoins humanitaires que l'ONU tente de satisfaire en multipliant les appels à l'aide internationale.