Résumé de la 4e partie n La belle aux cheveux d'or est prête à suivre Avenant, mais avant cela il doit lui rapporter la bague qu'elle a fait tomber dans la rivière... Avenant demeura bien étonné de cette réponse. Il lui fit une profonde révérence et la pria de recevoir le petit chien, le panier et l'écharpe, mais elle lui répliqua qu'elle ne voulait point de présents et qu'il songeât à ce qu'elle venait de lui dire. Quand il fut retourné chez lui, il se coucha sans souper. Son petit chien, qui s'appelait Cabriole, ne voulut pas souper non plus : il vint se mettre auprès de lui. De toute la nuit, Avenant ne cessa point de soupirer. «Où puis-je prendre une bague tombée depuis un mois dans une grande rivière ? disait-il : c'est folie d'essayer. La princesse ne m'a dit cela que pour me mettre dans l'impossibilité de lui obéir.» Il soupirait et s'affligeait très fort. Cabriole, qui l'écoutait, lui dit : «Mon cher maître, je vous prie, ne désespérez point de votre bonne fortune : vous êtes trop aimable pour n'être pas heureux. Allons, dès qu'il fera jour, au bord de la rivière.» Avenant le caressa et ne répondit rien, mais tout accablé de tristesse il s'endormit. Cabriole, voyant le jour, cabriola tant qu'il l'éveilla et lui dit : «Mon maître, habillez- vous et sortons.» Avenant le voulut bien. Il se lève, s'habille et descend dans le jardin, et du jardin il va insensiblement au bord de la rivière où il se promenait son chapeau sur ses yeux et ses bras croisés l'un sur l'autre, ne pensant qu'à son départ, quand tout d'un coup il entendit qu'on l'appelait : «Avenant ! Avenant !» Il regarde de tous côtés et ne voit personne ; il crut rêver. Il continue sa promenade ; on le rappelle : «Avenant ! Avenant ! — Qui m'appelle ?» dit-il. Cabriole, qui était fort petit, et qui regardait de près l'eau, lui répliqua : «Ne me croyez jamais, si ce n'est une carpe dorée que j'aperçois.» Aussitôt la grosse carpe paraît, et lui dit : «Vous m'avez sauvé la vie dans le pré des Aliziers, où je serais restée sans vous ; je vous ai promis de vous le revaloir. Tenez, cher Avenant, voici la bague de la Belle aux Cheveux d'Or.» Il se baissa et la prit dans la gueule de ma commère la carpe, qu'il remercia mille fois. Au lieu de retourner chez lui, il fut droit au palais avec le petit Cabriole, qui était bien aise d'avoir fait venir son maître au bord de l'eau. On alla dire à la princesse qu'il demandait à la voir. «Hélas ! dit-elle, le pauvre garçon, il vient prendre congé de moi. Il a considéré que ce que je veux est impossible, et il va le dire à son maître.» On fit entrer Avenant, qui lui présenta sa bague et lui dit : «Madame la princesse, voilà votre commandement fait. Vous plaît-il de recevoir le roi mon maître pour époux ?» Quand elle vit sa bague où il ne manquait rien, elle resta si étonnée qu'elle croyait rêver. «Vraiment, dit-elle, gracieux Avenant, il faut que vous soyez favorisé de quelque fée car naturellement cela n'est pas possible. — Madame, dit-il, je n'en connais aucune mais j'avais bien envie de vous obéir. (à suivre...)