Budget n L'opération de réhabilitation initiée par la wilaya, qui coûte 5 milliards de dinars et s'étale sur quatre ans, consiste à réhabiliter 17 617 bâtisses dont 259 menacent ruine. Un total de 700 logements vont être démolis. C'est ce qu'a déclaré hier Smaïl Mohamed, directeur du logement au niveau de la wilaya d'Alger, lors d'une conférence de presse organisée pour la présentation du diagnostic socio-économique du centre de la wilaya d'Alger. M. Smaïl a précisé également : «Suite à cette étude technique, nous avons identifié 259 immeubles menaçant ruine, ce qui représente 17% du parc immobilier de l'hyper centre urbain.» Et de préciser : «Pour cette opération, l'avis technique adopté est apprécié selon un classement à 4 niveaux de dégradation d'un bâtiment : 6 663 sont classés dans la catégorie légère dégradation, 7 931 moyenne , 2 678 forte et le reste, soit 259 immeubles, sera détruit.» L'opération de réhabilitation concerne 14 communes identifiées par le maître d'ouvrage comme constituant l'hyper centre de la capitale. La première phase du projet concerne 7 communes prioritaires dont les appels d'offres ont été déjà lancés. La rue Larbi-Ben-M'hidi opère sa mue et les travaux vont bon train depuis quelque temps pour redonner à la capitale l'image initiale en la dotant également d'espaces de promenade. Cette opération de réhabilitation vise en première phase les principaux boulevards, tels que Alger-centre, Télémly, centre d'El-Harrach et Belouizdad. L'objectif est la mise en place d'un Système d'information géographique (SIG) relatif au parc immobilier d'Alger à travers un diagnostic technique et socio-économique. Le SIG représente un carnet de santé pour les autorités permettant d'identifier le patrimoine bâti et ses caractéristiques, mais aussi de connaître tous les détails relatifs aux habitants, leur scolarisation, existence des personnes handicapées, etc. Ce système doit être actualisé régulièrement tous les trois mois. Pour sa part, Abdelkader Djellaloui, directeur de l'urbanisme, a souligné l'importance de cette étude. «Il était impossible pour nous de démarrer ce projet : sans ce diagnostic ce serait du bricolage. Nous n'allons pas entamer des travaux pour que juste une semaine après il y en ait encore d'autres d'hydraulique par exemple.» 5 milliards de dinars est le coût du projet de réhabilitation uniquement des principaux boulevards de la capitale. Selon le Directeur de l'aménagement et de la restructuration des quartiers (Draq), Abdelkader Ghida, et le P/APC d'Alger-Centre, Tayeb Zitouni, le citoyen doit contribuer au financement, «ne serait-ce que symboliquement». Par ailleurs, M. Ghida a soulevé les différentes contraintes qui entravent ce processus, disant : «Certaines familles se sont opposées par force aux travaux de réhabilitation et vont jusqu'à agresser les agents chargés de cette tâche. Il y a même des gens qui ont poursuivi la wilaya en justice après le retrait de leurs paraboles.»