Serment n Ali va se promener dans le village, guettant les jeunes filles. C'est ainsi qu'il arrive à la fontaine, lieu de rencontre de ces dernières. Il y a de cela longtemps, vivait un couple qui avait deux enfants, un garçon, Ali, et une fille, Mennana. Ali était plus âgé de deux années que sa sœur : tous les deux étaient beaux et faisaient la fierté de leurs parents. Les deux enfants s'aimaient et ne se séparaient jamais. Ils sortaient et rentraient ensemble et Tahar, plutôt que de jouer avec les autres garçons de son âge, préférait partager les jeux de sa sœur. Les deux enfants grandissent. Ali est maintenant un beau jeune homme, en âge de se marier. Sa mère lui cherche une fiancée, mais aucune des filles qu'elle lui présente ne lui plaît. «Elle est trop courte !» ou alors : «Elle est grande !» D'autres lui paraissent trop grosses ou trop maigres. Sa mère se fâche : — aucune fille ne te plaît ! je ne t'en proposerai plus. Va chercher toi-même, et si tu en trouves une à ton goût, montre-la-moi et j'irai demander sa main ! Ali va donc se promener dans le village, guettant les jeunes filles. C'est ainsi qu'il arrive à la fontaine, lieu où les jeunes filles se rencontrent. Il n'y avait personne et Ali, qui avait soif, veut boire. Voilà qu'il remarque sur un rocher, un peigne, sur lequel il y avait des cheveux dorés. Il le prend : le peigne est si joli et les cheveux aussi. Alors, Ali fait ce serment. «je jure, par Dieu, que je n'épouserai que la fille à qui appartient ce peigne… même s'il s'agissait de ma mère ou de ma sœur !» Il rentre chez lui. Sa sœur, qui revenait de la fontaine, se plaint. — je vais retourner à la fontaine ! — pourquoi ? demande sa mère. — j'ai oublié mon peigne ! Ali est bouleversé. Il prend le peigne et le montre à Mennana. — est-ce celui-ci ? Elle s'écrie : — c'est bien mon peigne ! Où l'as-tu trouvé, mon frère ? — A la fontaine… Il le lui rend. Il ne lui dit rien, mais il va trouver sa mère. Il lui raconte tout. La mère s'écrie : — tu ne peux épouser ta sœur ! Il secoue la tête : — et mon serment ? je ne peux violer ma promesse ! La mère gémit : — cela ne s'est jamais produit ! — eh bien moi je le ferai ! La mère a beau pleurer, Ali maintient sa décision. — A toi d'informer ma sœur ! Mais la mère n'ose pas en parler à sa fille. (à suivre...)