Résumé de la 24e partie n Alors qu'il se changeait, Carmichaël aperçoit l'arme. Celui qui la tient est caché derrière un rideau… Il ne se retourna même pas. A quoi bon ? Ceux qui le surveillaient n'étaient pas des novices. Marchant sans but, il continua sa promenade, tout en réfléchissant. Il finit par sortir des souks, passa le pont, suivant enfin la rue dans laquelle se trouvait le consulat britannique. Nul ne semblait faire attention à lui. Rien ne semblait plus aisé que d'entrer. Il hésita. Dans les souricières aussi, il est facile de pénétrer. Les souris, qui se laissent tenter par un joli morceau de fromage, savent ensuite ce qu'il leur en coûte. C'était un risque à courir. Et il ne voyait pas ce qu'il aurait pu faire d'autre. Il entra. Dans l'antichambre du consulat, Richard Baker attendait d'être reçu. Il avait débarqué le matin de l'«Indian-Qaeen», et satisfait aux exigences de la douane – ses bagages ne contenaient guère que des livres, et l'on aurait pu croire qu'il n'avait emporté un peu de linge que sur une réflexion de toute dernière minute – et son bateau étant, contrairement à son habitude, arrivé à l'heure exacte, il se trouvait avoir quarante-huit heures devant lui, avant de se remettre en route, via Bagdad, pour le but de son voyage, Tell Asouad, l'emplacement de l'antique Murik. Ces quarante-huit heures, il savait déjà comment il les emploierait. II existait sur la côte, près de Koweït, un tertre qui passait pour receler des vestiges des civilisations disparues. L'occasion était excellente d'aller y procéder à quelques fouilles rapides. A l'Airport Hotel, Richard Baker s'était renseigné sur les moyens de se rendre à Koweït. Un avion, qui partait le lendemain à dix heures, pouvait l'y conduire et le ramener le surlendemain. Il fallait naturellement remplir quelques formalités inévitables, obtenir quelques visas du consulat britannique. Richard se souvint qu'il avait autrefois rencontré en Perse Mr Clayton, aujourd'hui consul général à Bassorah. Il aurait plaisir à le revoir. Au consulat, il fit passer sa carte, et informé que Mr Clayton était occupé pour l'instant mais qu'il ne tarderait pas à le recevoir, il s'était laissé conduire à une antichambre située dans l'immeuble, sur la gauche d'un couloir au bout duquel s'étendaient de vastes jardins. Il y avait déjà là plusieurs personnes. II leur avait tout juste accordé un coup d'œil. L'humanité en général ne l'intéressait pas et le moindre fragment de poterie antique le passionnait bien plus qu'un individu né à un moment quelconque du XXe siècle. Plongé dans ses pensées, il songeait avec complaisance à certaines particularités des lettres de Mari et aux mouvements de la tribu des Benjamites, environ l'an 1750 avant J.-C, quand, sans qu'il sût pourquoi, il s'avisa qu'il ne pouvait pas plus longtemps ignorer la présence d'êtres humains à ses côtés. C'était quelque chose d'indéfinissable, qui ne correspondait à rien de concret, mais qu'il sentait. (à suivre...)