Résumé de la 2e partie n Firmino Da Costa demande s'il est possible de croiser les chiens les plus féroces afin d'obtenir le chien de l'enfer... Du côté des voleurs professionnels, on s'inquiète aussi. — Bon, on s'en fout de la villa de Firmino Da Costa. De toute manière, c'est une vraie forteresse : il y a les chiens et les systèmes d'alarme. Pas besoin d'aller fourrer son nez là-dedans. — Oui, mais les monstres de Da Costa ne sont pas les seuls. Il y a de plus en plus de bourgeois qui achètent ces bestioles. Ça devient absolument impossible de franchir un mur de nuit. Et pour les distancer à la course, il faudrait être champion olympique. — Il faut trouver le moyen de les maîtriser. Le Brésil est une terre sauvage. La vie humaine est souvent d'une importance relative. Surtout la vie des pauvres, surtout la vie des enfants sans parents... De toutes les manières, les trois quarts de l'humanité sont bons pour faire de la chair à canon. Pourquoi pas de la pâtée pour chiens ? C'est par un des employés de l'élevage d'Hidalgo Mores que les gangs s'organisent avec la logique implacable et glacée qui les caractérise. — Mina, où est ton môme ? — Mon môme, il dort. Qu'est-ce que tu lui veux ? — Je veux le voir. De toutes les manières, avec moi tu ne poses pas de questions : compris ? Sinon... Mina Da Oliveira, une petite prostituée de 16 ans, sait qu'elle n'a pas le droit à la parole quand Elmo Nunes lui demande quelque chose. C'est à lui qu'elle doit remettre, nuit après nuit, toutes les liasses de cruzeiros qu'elle parvient à arracher aux clients de passage en échange de sa soumission. — Qu'est-ce que tu lui veux à mon môme ? — Peu importe ! De toutes les manières tu ne sais même pas qui est le père. T'en fais pas : s'il lui arrive quelque chose je t'en referai un autre. Elmo Nunes soulève le rideau qui ferme l'alcôve où dort le nourrisson : un garçon, brun de peau, de 3 mois à peine. Il saisit le bébé qui se réveille et se met à hurler... Mina se rue sur Elmo : — Où vas-tu ? Pourquoi as-tu besoin de mon fils ? Que veux-tu lui faire ? — Ne t'occupe pas de ça. Nous en avons besoin... pour une petite expérience. Ça peut nous rapporter gros. Si tout se passe bien, tu auras ta récompense pour nous avoir prêté ton gamin... — Si tout se passe bien ? Et si tout ne se passe pas bien ? — Va donc faire une petite prière pour que Dieu protège ton lardon... Elmo Nunes, sans écouter davantage les cris de Mina, s'éloigne dans la nuit avec le bébé dans les bras. Il rejoint bientôt son quartier général, un bar sordide, deux blocs plus loin : — Ça y est, j'en ai un, les gars, j'en ai un ! Je pense qu'il fera l'affaire. Les autres hommes, qui sont là en train de boire de la bière et de la liqueur de canne à sucre, s'approchent du bébé : — Tu crois ? Et s'il se met à brailler ? Et si les clebs nous sautent dessus ? — T'en fais pas, un bébé est un bébé. Quelques minutes plus tard, Elmo et ses acolytes montent dans une vieille guimbarde américaine toute cabossée. C'est qu'ils ont besoin de la voiture pour ramener ce qu'ils envisagent de s'approprier... (à suivre...)