El hadja Fatma a vécu 60 ans à Fontaine-Fraîche à Bab El-Oued à proximité du cimetière d'El-Kettar depuis l'âge de 12 ans. Elle nous a assuré qu'elle n'a jamais été confrontée à un phénomène paranormal comme des fantômes par exemple. «On n'avait jamais entendu ni vu des choses paranormales. Je veillais avec mes voisines jusqu'à des heures très tardives, voire jusqu'à l'aube. On rigolait et on discutait sans jamais avoir vu quelque chose d'anormal. Certaines s'asseyaient devant ou sur les tombes à cause de l'étroitesse de leur habitat», a révélé une jeune maman. Amel, 30 ans, nous a assuré que le cimetière d'El-Alia ne connaissait jamais de problèmes tels que la profanation des tombes ou autres phénomènes. «Il y a des agents de surveillance et de nettoyage à tout moment», lance-t-elle. Pour Hadjira, qui était à Ben Aknoun, «parfois des intrus rentraient mais personne ne pouvait les distinguer de nous, les occupants du cimetière.» Les week-ends et les fêtes religieuses, certains visiteurs, selon elle, rendaient visite aux familles démunies, en marge de leur recueillement sur les tombes des leurs, pour donner la ‘'sadaka'' (argent, habits, pain). Sa cousine venue l'aider au déménagement précise qu'elle préférerait habiter le cimetière plutôt que de vivre à l'étroit à la cité Sidi Merzoug de Ben Aknoun, menacée, selon elle, d'effondrement à tout moment. «Lors des tremblements de terre, on se réfugie au cimetière de Ben Aknoun et on dort au milieu des tombes.»