Résumé de la 37e partie n Shrivenham parti, sir Rupert déroule le papier qu'il avait trouvé, enfoncé dans le col du vase : c'était un message de deux lignes…` Connaissez-vous un hôtel qui s'appellerait le Tio ? — Sans doute, monsieur. II est très fréquenté. On y mange bien et le directeur, un certain Marcus Tio, est un type extraordinaire. Une curiosité de Bagdad... — Très bien ! Je désire que vous me fassiez retenir une chambre au Tio. Shrivenham n'était pas sûr d'avoir bien entendu. — Vous voulez dire que... vous n'habiterez pas à l'ambassade ? Toutes les dispositions... Sir Rupert coupa la parole au jeune attaché. — Je sais. Nous en prenons d'autres , voilà tout ! — Bien sûr, monsieur. Je ne voulais pas dire... Shrivenham se tut, incapable de rien ajouter. II avait le sentiment très net qu'un jour viendrait où cette histoire lui vaudrait de ses supérieurs des reproches sanglants. — J'ai à mener certaines négociations très délicates, reprit sir Rupert, et je viens d'apprendre que je ne saurais les conduire de l'ambassade. Je désire donc que vous me reteniez pour ce soir une chambre au Tio et mon intention est de quitter l'ambassade sans me faire remarquer. Ce qui revient à dire que ce n'est pas dans une voiture officielle que je me rendrai au Tio. Je désire en outre qu'on me prenne une place dans l'avion qui partira pour Le Caire après-demain. Shrivenham paraissait de plus eu plus désemparé. — Mais je croyais que vous resteriez cinq jours à Bagdad ? — C'est changé ! Il est essentiel que je gagne le Caire aussitôt que j'en aurai fini avec ce que j'ai à faire ici. Il serait dangereux pour moi de m'attarder à Bagdad. — Dangereux ? Sir Rupert sourit. D'un sourire extrêmement sympathique, qui surprit Shrivenham. L'homme était comme transformé. Shrivenham ne retrouvait plus en lui le personnage cassant et hautain dont les manières lui avaient rappelé celles d'un sous-officier prussien. — D'habitude, reprit sir Rupert, je n'ai pas tellement le souci de ma propre sécurité. Seulement, aujourd'hui il ne s'agit pas uniquement de la mienne mais de celle d'un nombre considérable d'individus. Je vous demande donc de bien vouloir prendre les dispositions que j'ai dites. Pour l'avion, s'il y a des difficultés, exigez la priorité ! Je ne m'en irai de l'ambassade que ce soir. D'ici là, je ne bougerai pas de ma chambre. A la stupéfaction de Shrivenham, il ajouta : — Officiellement, je suis malade. Une crise de malaria. Donc, je ne mangerai pas. — Mais nous pourrions vous faire monter... — Inutile. Vingt-quatre heure de jeûne ne m'effraient pas. Faites ce que je vous demande, je vous en prie, et ne me tracassez pas ! Shrivenham se retira fort intrigué. Il ne savait vraiment plus que penser. (à suivre...)