Résumé de la 31e partie n Alors que Mrs Clipp passe en revue ceux qui allaient être ses compagnons de voyage, Victoria, elle, compte chacune des minutes qui passent… Victoria avoua son ignorance. — Un de vos ministres peut-être ? suggéra Mrs Clipp. — Je ne pense pas. En tout cas, sir Rupert était le personnage que l'avion attendait. Les voyageurs furent invités à passer sur le terrain et à monter à bord. Victoria aida Mrs Clipp à s'installer, prit place à côté d'elle et ce fut seulement quand elle eut bouclé sa ceinture qu'elle s'aperçut que son siège se trouvait juste derrière celui qu'occupait sir Rupert. Les portes se fermaient... et bientôt l'énorme machine roulait sur la piste. L'avion décolla. Les passagers défirent leur ceinture, allumèrent des cigarettes, ouvrirent des magazines. Victoria regarda par le hublot. On survolait des nuages blancs. Mrs Clipp restait plongée dans la lecture d'une nouvelle. Sir Rupert ayant ramené son capuchon au-dessus de son sombrero paraissait dormir. Victoria commençait à trouver que les voyages en avion manquaient d'agrément. Il pleuvait à torrents quand on atterrit sur l'aérodrome de Castel-Benito. Des représentants de la compagnie, dorés sur toutes les coutures, vinrent prendre en charge sir Rupert qu'ils emmenèrent vers quelque résidence de luxe cependant que les autres passagers gagnaient le baraquement sans grand confort où ils passeraient la nuit. Victoria aida Mrs Clipp à faire sa toilette puis s'étendit jusqu'à l'heure du dîner dans la petite chambre qui lui avait été assignée. Après le repas, Mrs Clipp bavarda avec quelques-uns des voyageurs tandis que le monsieur au complet voyant, qui semblait s'être pris d'amitié pour Victoria, faisait à la jeune fille un cours complet sur la fabrication des crayons à mine de plomb. Une hôtesse de l'air annonça que le départ aurait lieu le lendemain matin, à cinq heures trente. — On ne pourra pas dire, fit remarquer Victoria, que nous aurons vu grand-chose de la Tripolitaine ! C'est toujours comme ça les voyages en avion ? — Presque toujours, répondit Mrs Clipp. Ce que je ne m'explique pas c'est cette rage qu'il ont de toujours fixer le départ à une heure impossible ! Heureusement, l'avion a cela de bon : on ne traîne pas en route. Victoria eut un soupir discret. Elle aurait volontiers flâné un peu en chemin. — Au fait, reprit Mrs Clipp, vous savez que j'ai découvert l'identité de ce monsieur qui est dans l'avion et qui a l'air d'être un personnage ? C'est sir Rupert Crofton Lee, le fameux voyageur. Vous avez entendu parler de lui évidemment ? Victoria répondit que oui. Elle avait à différentes reprises vu la photo de sir Rupert dans les journaux, Il connaissait l'intérieur de la Chine mieux que personne au monde : il était l'un des rares Européens à avoir traversé le Tibet et visité Lhassa ; il avait parcouru les régions inexplorées du Kourdistan et de l'Asie Mineure et ses récits, écrits un peu à la diable, mais avec beaucoup d'esprit, connaissaient de très honorables tirages. S'il ne négligeait pas sa propre publicité, sir Rupert avait du talent. Victoria jugea que l'homme valait moins que ses livres. (à suivre...) D'après Agatha Christie Résumé de la 31e partie n Alors que Mrs Clipp passe en revue ceux qui allaient être ses compagnons de voyage, Victoria, elle, compte chacune des minutes qui passent… Victoria avoua son ignorance. — Un de vos ministres peut-être ? suggéra Mrs Clipp. — Je ne pense pas. En tout cas, sir Rupert était le personnage que l'avion attendait. Les voyageurs furent invités à passer sur le terrain et à monter à bord. Victoria aida Mrs Clipp à s'installer, prit place à côté d'elle et ce fut seulement quand elle eut bouclé sa ceinture qu'elle s'aperçut que son siège se trouvait juste derrière celui qu'occupait sir Rupert. Les portes se fermaient... et bientôt l'énorme machine roulait sur la piste. L'avion décolla. Les passagers défirent leur ceinture, allumèrent des cigarettes, ouvrirent des magazines. Victoria regarda par le hublot. On survolait des nuages blancs. Mrs Clipp restait plongée dans la lecture d'une nouvelle. Sir Rupert ayant ramené son capuchon au-dessus de son sombrero paraissait dormir. Victoria commençait à trouver que les voyages en avion manquaient d'agrément. Il pleuvait à torrents quand on atterrit sur l'aérodrome de Castel-Benito. Des représentants de la compagnie, dorés sur toutes les coutures, vinrent prendre en charge sir Rupert qu'ils emmenèrent vers quelque résidence de luxe cependant que les autres passagers gagnaient le baraquement sans grand confort où ils passeraient la nuit. Victoria aida Mrs Clipp à faire sa toilette puis s'étendit jusqu'à l'heure du dîner dans la petite chambre qui lui avait été assignée. Après le repas, Mrs Clipp bavarda avec quelques-uns des voyageurs tandis que le monsieur au complet voyant, qui semblait s'être pris d'amitié pour Victoria, faisait à la jeune fille un cours complet sur la fabrication des crayons à mine de plomb. Une hôtesse de l'air annonça que le départ aurait lieu le lendemain matin, à cinq heures trente. — On ne pourra pas dire, fit remarquer Victoria, que nous aurons vu grand-chose de la Tripolitaine ! C'est toujours comme ça les voyages en avion ? — Presque toujours, répondit Mrs Clipp. Ce que je ne m'explique pas c'est cette rage qu'il ont de toujours fixer le départ à une heure impossible ! Heureusement, l'avion a cela de bon : on ne traîne pas en route. Victoria eut un soupir discret. Elle aurait volontiers flâné un peu en chemin. — Au fait, reprit Mrs Clipp, vous savez que j'ai découvert l'identité de ce monsieur qui est dans l'avion et qui a l'air d'être un personnage ? C'est sir Rupert Crofton Lee, le fameux voyageur. Vous avez entendu parler de lui évidemment ? Victoria répondit que oui. Elle avait à différentes reprises vu la photo de sir Rupert dans les journaux, Il connaissait l'intérieur de la Chine mieux que personne au monde : il était l'un des rares Européens à avoir traversé le Tibet et visité Lhassa ; il avait parcouru les régions inexplorées du Kourdistan et de l'Asie Mineure et ses récits, écrits un peu à la diable, mais avec beaucoup d'esprit, connaissaient de très honorables tirages. S'il ne négligeait pas sa propre publicité, sir Rupert avait du talent. Victoria jugea que l'homme valait moins que ses livres. (à suivre...)