Résumé de la 35e partie n L'avion tourne au-dessus de l'aéroport de Bagdad. Une tourmente de sable se prépare. Shrivenham se demande si l'avion pourra atterrir … II respira mieux quand il vit l'avion se mettre en descente et prendre son terrain. Un instant plus tard, l'appareil se posait sur la piste. Shrivenham repéra du premier coup d'œil celui qu'il venait chercher, jugea à part soi que le personnage était vêtu de façon un peu tapageuse, et alla à lui. — Sir Rupert Crofton Lee ? Shrivenham, de l'ambassade ! La réponse de sir Rupert lui parut manquer de cordialité. Il se força pourtant à prononcer quelques phrases banales, tout en conduisant son hôte jusqu'à l'automobile, dans laquelle il monta derrière lui. — Un instant, dit-il en s'asseyant, j'ai cru que votre avion ne pourrait se poser et qu'il lui faudrait pousser jusqu'à Bassorah. Cette tourmente de sable... — Pour moi, répondit sir Rupert, c'eût été un désastre ? Rien de moins ! S'il m'avait fallu modifier mon emploi du temps, la chose, jeune homme, aurait eu des conséquences d'une portée et d'une gravité qu'on imaginerait difficilement. Shrivenham pensa que le personnage, fort imbu de son importance, avait une regrettable tendance à se prendre pour le centre du monde mais c'est sur un ton très respectueux qu'il donna sa réplique. — J'en suis persuadé, monsieur. — Savez-vous quand l'ambassadeur sera à Bagdad ? — La date de son arrivée n'est pas encore fixée. — Je serais navré de ne pas le voir. Je l'ai rencontré pour la dernière fois aux lndes en... voyons... c'est bien cela... en 1938 ! Après un silence, sir Rupert reprit : — Rice est toujours ici ? — Toujours, oui, monsieur. Il est conseiller pour les affaires d'Orient. — Un homme de valeur ! Je serai content de le revoir. Shrivenham s'éclaircit la voix avant de répondre. — Malheureusement, monsieur, Rice est en ce moment à l'hôpital en observation. Une gastro-entérite, paraît-il, qui n'est pas sans inquiéter les médecins. Sir Rupert tourna vivement la tête vers Shrivenham : — Une gastro-entérite ?... Il est malade depuis quand ? — Depuis avant-hier. Sir Rupert fronça le front. Toute sa superbe avait disparu. — Je me demande, murmura-t-il, si ce ne serait pas la fièvre de Scheele... Shrivenham, qui n'avait jamais entendu parler de cette maladie, garda un silence prudent. La voiture approchait du pont Feyçal et allait tourner à gauche, vers l'ambassade... Brusquement, sir Rupert se pencha en avant pour interpeller le chauffeur : — Un instant ! Voudriez-vous vous arrêter là, sur la droite ? Devant cette boutique... Le conducteur obéit et vint immobiliser l'auto devant un petit magasin indigène, tout encombré de poteries de toutes sortes. Un Européen en sortait, qui s'éloigna vers le pont. (à suivre...)