Plus d'un mois après la rentrée scolaire, des élèves n'ont pas encore rejoint les bancs de leur école. Dans les deux cités de Tessala El-Merdja et Birtouta, ils attendent toujours la décision de la direction de l'éducation Alger-Ouest qui doit les répartir à travers les établissements scolaires. «Mes deux enfants sont toujours en vacances. J'ai tenté de les inscrire, en faisant appel à des connaissances à la direction de l'éducation, en vain. Car le nombre des élèves est important et cette opération d'affectation nécessite, selon les responsables locaux du secteur, encore quelques semaines», témoigne Rabah, habitant depuis quelques semaines à Tessala El-Merdja. Plusieurs enfants rencontrés dans ces cités affirment qu'ils attendent toujours le feu vert pour leur scolarisation. Des concierges d'établissements scolaires nous ont affirmé que des parents d'élèves se présentent pratiquement chaque matin pour savoir si les décisions d'inscription de leurs enfants sont arrivées. Un mois de perdu et au rythme auquel leurs dossiers sont traités, ces enfants pourraient rater tout le premier trimestre. Pourront-ils rattraper le retard qu'ils auront accumulé ? Seront-ils en mesure de s'adapter au rythme des cours après des vacances prolongées ? Sur qui tombera la responsabilité d'un échec scolaire ? De Birtouta à… Dergana pour étudier Mourad, lycéen, vit un calvaire des plus insupportables. Excédé par le retard de son admission dans un établissement proche, cet adolescent décide de poursuivre ses études au lycée de Dergana, situé à près de 50 km de son domicile. Pour ne pas rater son année, il est obligé de se lever tous les matins à 5h pour être transporté par son frère, qui travaille à Dergana. «Je suis contraint d'attendre plus de deux heures avant l'entame des cours. Je n'ai pas vraiment le choix ! Je veux réussir en dépit de tous ces obstacles», affirme-t-il, déterminé. Si Mourad a eu la chance d'avoir un frère qui travaille non loin de son lycée et qui le conduit tous les jours, c'est loin d'être le cas pour d'autres qui doivent attendre patiemment la décision de la direction de l'éducation qui leur ouvrira enfin les portes de la scolarité. Voilà l'une des conséquences désastreuses de l'absence d'une vision globale de construction urbaine.