Evolution n Des facteurs, autres que biologiques et socioculturels, ont concouru au changement des besoins de la femme en matière de santé La femme a plus que jamais besoin d'accompagnement thérapeutique dans ses différents cycles de vie. Ce suivi devrait se traduire théoriquement par un bilan de santé physique, psychique et émotionnel. Il s'agit, autrement dit, de mettre à la disposition de la femme les outils adéquats pour une meilleure sensibilisation aux pathologies à grand risque. Mais surtout lui faciliter le processus d'accès aux soins pour un parcours moins douloureux. Ce qui à l'heure actuelle relève de l'utopie à quelques exceptions près. Une réalité connue de tous et admise par le personnel médical lui-même. Dans son intervention à l'occasion de la Fête internationale de la femme, le Pr Djamil Leban, chef de service de néonatologie du CHU Mustapha-Pacha avait affirmé : «Le taux actuel de mortalité maternelle et infantile ne favorise pas la réalisation d'un des principaux objectifs du millénaire pour le développement en la matière», tout en tirant la sonnette d'alarme quant à la situation actuelle des maternités pour ce qui est de la surcharge et de la mauvaise prise en charge des femmes enceintes. A noter dans ce cadre que les grossesses et les pathologies obstétricales représentent 18,62 % des hospitalisations en Algérie. Même constat pour la prise en charge de la santé mentale de la femme qui dénote des «carences flagrantes aussi bien pour la femme que pour les mineurs», déplore le Dr Ould Taleb, spécialiste en psychologie infantile. Il appelle, à ce titre, les pouvoirs publics à «séparer les services hospitaliers de santé mentale qui accueillent les mineurs de ceux réservés aux adultes». Cependant, les parturientes et les malades mentales ne sont pas les seules à subir les déficiences du système de santé. Selon le registre des déclarations des causes médicales de décès de l'Insp, les maladies cardiovasculaires et les tumeurs cancéreuses demeurent les premières causes de mortalité chez la gent féminine en Algérie. «Les maladies de l'appareil circulatoire et les cancers touchent de plus en plus les femmes», atteste le Dr Faika Medjahed de l'Insp. L'enquête à indicateurs multiples a, pour sa part, fait état de la prévalence des maladies chroniques chez la femme, soit 60,3% contre 42% pour les hommes. Et elles sont 12% à souffrir d'au-moins une maladie chronique sur le total des personnes de sexe féminin. L'enquête en question a été réalisée auprès des ménages dans le cadre d'un partenariat entre le ministère de la Santé et l'Office national des statistiques et l'Unicef.