Le nom latin du loup-garou est Versipelles, mot signifiant, selon Pline l'Ancien, «qui retourne sa peau». Ce nom signifie que celui qui devient loup-garou ne fait que changer de peau, c'est-à-dire de forme et, qu'au fond de lui-même, il reste un homme. Pline cite un auteur grec, dont l'œuvre est aujourd'hui perdue, Evanthes, qui, puisant dans les anciens livres arcadiens, parle d'un homme qui a été métamorphosé en loup, après avoir suspendu ses vêtements à un chêne, pour se baigner dans un étang. Le chêne était ensorcelé et le malheureux l'ignorait. Mais le sortilège n'a duré que neuf ans : au terme de cette période, l'homme a retrouvé sa forme et même ses vêtements. L'histoire ne dit pas si cet homme a commis les atrocités que l'on attribuait alors aux loups-garous. De Evanthes, Pline cite également le cas d'un certain Déménète de Parrhasie qui a été transformé en loup-garou après avoir mangé de la chair humaine. Il s'agissait des entrailles d'un enfant qu'on avait sacrifié en l'honneur de Jupiter Lycéen. A cette époque, les Arcadiens procédaient encore aux sacrifices humains et, bien que l'anthropophagiefût réprouvée, on consommait, à titre de nourriture rituelle, la chaire humaine. Pline, qui rapporte ces récits, dans son Historia Naturalis, ajoute : «Les hommes ne peuvent se changer en loups et inversement les loups ne peuvent se changer en hommes.» Mais les autres auteurs n'étaient pas aussi sceptiques que Pline.