Résumé de la 55e partie n Qui est cet homme qui s'est introduit dans la chambre de Victoria et qui lui demande de le cacher ? Rassurez-vous, mademoiselle ! Vous pouvez vous recoucher. — Je vais quand même refermer à clé derrière vous. C'est plus sûr ! — Ça vaut mieux, en effet. Merci encore, mademoiselle, et bonne nuit ! Les deux hommes partis. Victoria les entendit qui frappaient de l'autre côté du couloir à la porte située en face de la sienne. Bientôt s'élevaient les accents indignés de la voix de Mrs Cardew Trench, protestant contre une visite domiciliaire inadmissible. Puis la porte se ferma pour se rouvrir un instant plus tard. Peu après, les policiers frappaient à une autre porte plus éloignée. Victoria alla vers son lit. Elle commençait à se dire qu'elle avait vraisemblablement commis une folie. Venir au secours de quelqu'un parce qu'il est traqué et parle votre langue, c'est très romantique, mais, quand ce quelqu'un est un bandit ça peut vous mener loin ! Victoria s'en avisait. Un peu tard. Elle s'arrêta près du lit et dit seulement : — Allez, debout ! Rien ne bougea. Sans élever la voix, elle reprit : — Ils sont partis. Vous pouvez vous montrer ! Même silence, même immobilité. D'un geste brusque, Victoria ouvrit la couverture. L'homme ne fit pas un mouvement. Il avait les yeux clos et son visage était d'un gris de cendre. En même temps, Victoria aperçut sur la couverture une petite tache d'un brun rougeâtre. Epouvantée, elle murmura : — Non !..non, pas ça ! Au même instant, le blessé ouvrit les yeux et son regard chercha celui de la jeune fille. Ses lèvres remuèrent, mais sa voix était si faible que ce fut à peine si Victoria l'entendit. Elle se pencha sur lui. — Qu'avez-vous dit ? Cette fois, elle entendit. Deux mots qu'elle n'était pas sûre d'avoir bien compris, deux mots qui semblaient n'avoir aucun sens : — Lucifer... Bassorah... L'homme battit des paupières et son regard prit une étrange fixité. Articulé au prix d'un immense effort, un mot encore, un nom propre sortit de sa bouche, puis sa tête se renversa en arrière et il ne bougea plus. Victoria, dont le cœur battait à se rompre, resta immobile. Cet homme qui venait de mourir sous ses yeux, elle le plaignait de toute son âme. Mais que devait-elle faire ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Appeler quelqu'un ? Mais qui ? Et que dirait-elle quand la police - et c'était inévitable - lui demanderait des explications ? Un bruit lui fit tourner la tête : la clé de sa chambre venait de tomber sur le plancher. Presque aussitôt la porte s'ouvrit devant Mr Dakin qui entra dans la pièce d'un pas tranquille. — Beau travail, ma chère ! dit-il à mi-voix. Vous pensez vite et vous agissez de même. Comment va-t-il ? Victoria répondit d'une voix blanche : — Je crois qu'il est... mort. Elle eut l'impression qu'une flamme de colère passait dans les prunelles de Dakin. Mais, tout de suite, l'homme retrouva son air habituel, avec pourtant quelque chose de changé. (à suivre...)