Résumé de la 58e partie n Dakin rejoint Victoria dans sa chambre pour avoir plus d'informations sur elle... Alors, vous me dites tout ce que ça signifie ? — Si auparavant, nous parlions de vous ? répondit Dakin. Si vous me disiez ce que vous faites ici et ce qui vous a amenée à Bagdad ? Probablement impressionnée par la forte personnalité de Dakin, Victoria, pour une fois, n'essaya pas de mentir. Très simplement et sans rien cacher, elle raconta tout : sa rencontre avec Edward, sa résolution d'aller à Bagdad coûte que coûte, le miracle Hamilton Clipp et, pour finir, sa présente détresse financière. — Compris ! dit Dakin. Après un long moment de silence, il reprit : — Je ne dis pas que je n'aimerais pas vous tenir à l'écart de toute cette affaire, encore que je n'en sois pas absolument sûr, mais c'est absolument impossible. Que ça me plaise ou non, vous êtes dedans jusqu'au cou ! Dans ces conditions-là, pourquoi ne travailleriez-vous pas pour moi ? Victoria rougit de plaisir : — Vous avez un emploi à me proposer ? — Peut-être. Mais très différent de ceux auxquels vous pensez. C'est du travail… dangereux. — Qu'est-ce que ça peut faire ? réplique Victoria avec bonne humeur. Ce n'est pas malhonnête, non ? Parce que je débite des tas de mensonges, c'est entendu, mais je ne voudrais pas faire quelque chose qui ne serait pas propre... Dakin eut un curieux petit sourire. — Si paradoxal que ce soit, dit-il, c'est justement parce que vous savez très bien mentir que j'ai pensé à vous. Rassurez-vous, il ne s'agit de rien que de très honnête. Vous êtes du côté de l'ordre et de la loi. Je vais vous donner des explications très générales mais qui suffiront pour que vous compreniez ce que vous faites et ce que peuvent être les dangers auxquels j'ai fait allusion. Vous semblez ne pas manquer de bon sens et j'imagine donc que vous n'avez jamais beaucoup réfléchi aux grands problèmes de la politique mondiale. Victoria en convint. — Tout ce que je sais, ajouta-t-elle, c'est que tout le monde dit que nous aurons encore la guerre un jour ou l'autre. — On le dit, en effet. Et savez-vous pourquoi ? Victoria fronça le front. — Eh bien ! à cause de la Russie... des communistes... des Etats-Unis... — Je vois que vous avez quand même lu quelques journaux et écouté la radio de temps en temps, reprit Dakin. Ce que vous venez de dire n'est d'ailleurs pas inexact. Que deux idéologies s'opposent dans le monde et que, pour l'opinion publique, elles soient représentées, l'une par la Russie communiste, l'autre par les Etats-Unis d'Amérique, ce n'est que trop vrai. Cela admis, Victoria, notre seul espoir pour l'avenir réside dans la paix, qui peut être maintenue si, tout en reconnaissant la différence de leurs conceptions, les tenants de ces deux idéologies décident de se contenter d'appliquer leurs principes dans leurs sphères respectives, ou encore s'ils arrivent à s'entendre ou, au moins, à se supporter. (à suivre...)